Syriza, gauche radicale en voie de modération

Le parti n’envisage plus de sortir le pays de la zone euro ou de ne pas rembourser la dette publique.

«Si Syriza arrive au pouvoir, on aura un problème, un gros problème.» Ce haut responsable européen affiche son inquiétude face à la probable victoire de ce parti de gauche radicale aux législatives grecques du 25 janvier. Juste avant le premier tour de l’élection présidentielle, Jean-Claude Juncker, le nouveau patron de la Commission européenne, ne se faisant guère d’illusion sur l’issue de ce scrutin au Parlement, était entré avec fracas en campagne, expliquant, le 12 décembre dans un entretien accordé à une télévision autrichienne, qu’il préférerait que des «visages familiers» restent au pouvoir, en clair l’actuelle majorité ND-Pasok (conservateurs-socialistes).

Pragmatisme. Bruxelles craint en effet qu’un gouvernement dirigé par le leader de Syriza, Aléxis Tsípras, ne déstabilise à nouveau une zone euro en pleine convalescence. Mais cette peur est largement surjouée. Comme le reconnaissent les diplomates et fonctionnaires européens en poste à Athènes, Syriza n’est plus le parti radical qui, en 2010, voulait sortir de l’euro : à l’approche du pouvoir, son discours s’est fait infiniment plus «raisonnable», comme le montre son programme de gouvernement adopté courant septembre, lors de son congrès de Thessalonique.

Le député George Stathakis, donné comme le probable ministre des Finances d’un gouvernement Syriza, a effectué une tournée des principales capitales européennes, afin d’expliquer que «le parti d’aujourd’hui n’est plus celui qui existait en 2012».«A une époque, il y avait un courant qui était en faveur du retour à la drachme. Cette question est désormais tranchée : nous resterons dans la zone euro», a-t-il déclaré à Libération.

De même, il n’est plus question, comme vient une nouvelle fois de le rappeler Aléxis Tsípras, de suspendre unilatéralement le remboursement de la dette grecque (177% du PIB), dont les trois quarts sont possédés par les Etats de la zone (...)

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