En Syrie, une première aide humanitaire aux zones rebelles depuis le veto russe

Mardi 19 septembre, un convoi humanitaire des Nations unies est entré dans le nord-ouest de la Syrie, région frontalière de la Turquie qui échappe au contrôle de Damas, via le poste-frontière de Bab El-Hawa, pour la première fois depuis soixante-dix jours.

Ce convoi était “composé de 17 camions contenant des vivres, du matériel pour monter des tentes, des kits d’hygiène, ainsi que des médicaments et autres fournitures”, selon un porte-parole du passage de Bab El-Hawa cité par le site syrien d’opposition Enab Baladi.

Deux millions de déplacés

Il s’agit du premier convoi à pénétrer dans cette région depuis le veto de la Russie, allié du régime de Bachar El-Assad, sur la reconduction d’un mécanisme de l’Organisation des nations unies (ONU) permettant d’acheminer de l’aide humanitaire mis sur pied en 2014, trois ans après le début de la guerre en Syrie.

Quelque quatre millions de personnes vivent dans cette région hostile au président syrien, Bachar El-Assad, dont la moitié sont des déplacés vivant dans des camps.

Qu’est-ce qui a permis de lever l’obstacle du veto russe ? Comme l’explique Enab Baladi, le gouvernement syrien et les Nations unies ont conclu un accord, annoncé le 6 août, sur l’acheminement de l’aide humanitaire aux zones échappant à son contrôle.

En fait, cet accord s’inscrit dans le sillage de l’autorisation donnée par Damas à l’ONU de continuer à utiliser les points de passage de l’aide humanitaire ouverts après le séisme dévastateur qui avait frappé le sud de la Turquie et le nord de la Syrie en février.

Cet accord a été dénoncé par le “gouvernement de salut” qui administre les zones rebelles du nord-ouest de la Syrie. L’instance, dominée par le groupe islamiste Hayat Tahrir Al-Cham, protestait contre le conditionnement de l’entrée des aides humanitaires à une autorisation du régime et l’absence de coordination avec elle.

L’ONU a fini par prendre langue avec le Bureau de coordination de l’action humanitaire, une plateforme liée au gouvernement local qui a coordonné l’entrée de ce convoi le 19 septembre.

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