Syrie : des négociations pour rien ?

Les manœuvres en vue de la conférence de Genève qui débute ce jeudi sous l’égide de l’ONU compteront peut-être plus que les négociations.Ne suscitant que de modestes attentes, selon l’envoyé spécial des Nations unies, Staffan de Mistura, cette 4e édition de négociations sur la Syrie reflète le nouveau rapport de force après la reprise d’Alep par l’armée syrienne. Fort de l’avantage qu’il a assuré au régime sur le terrain, l’allié russe veut s’imposer comme le maître du jeu diplomatique.

«La Russie s’emploie depuis des semaines à […] imposer son propre agenda», observe Ahmad Ramadan, porte-parole de la Coalition nationale syrienne (CNS), la principale formation de l’opposition politique. En initiant en janvier un processus parallèle à Astana (au Kazakhstan), la Russie cherchait à profiter de la période de transition à Washington. «Le projet des Russes était de faire la cuisine à Astana pour servir les plats dans la salle à manger à Genève», résume le colonel Ahmad Rahhal, conseiller militaire de la rébellion modérée. Selon lui, l’objectif non déclaré des discussions à Astana était «d’amener les groupes armés à signer une capitulation militaire et politique». Mais, comme le note le colonel Rahhal,«même les menaces de liquider toute l’opposition armée n’ont pas servi, tant ces groupes affaiblis n’ont plus rien à perdre».

Pour le responsable de l’opposition, «les Russes se rendent compte que, malgré leur investissement dans le régime syrien, ils n’ont toujours pas la plus haute main sur lui à cause de l’Iran». Or les deux alliés vitaux du régime, la Russie et l’Iran, divergent sur leurs objectifs.Pas de quoi espérer un réel progrès à Genève. «L’élément manquant est la stratégie des Etats-Unis et leur position sur la solution politique», à savoir le rôle de Bachar al-Assad, a affirmé dimanche à Munich Staffan de Mistura.

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