Syrie: L'Onu veut évacuer 500 habitants de la Ghouta orientale

par Stephanie Nebehay

GENEVE (Reuters) - Le conseiller humanitaire des Nations unies pour la Syrie, Jan Egeland, a lancé jeudi un appel aux grandes puissances pour qu'elles facilitent l'évacuation d'urgence de 500 habitants de la Ghouta orientale, faubourg de Damas assiégé par les forces gouvernementales syriennes.

Parmi eux figurent 167 enfants, a-t-il dit.

Neuf personnes sont déjà mortes au cours des dernières semaines alors qu'elles attendaient le feu vert des autorités syriennes à l'évacuation des malades et des blessés vers des hôpitaux situés à moins d'une heure de route de la capitale syrienne, a déclaré Jan Egeland.

"Il serait incroyable que nous ne puissions pas assurer une simple évacuation, de femmes et d'enfants principalement, à 40 minutes de route de Damas", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Genève.

"Nous sommes prêts, nous pouvons gérer la sécurité. Nous avons tous les outils à notre disposition, nous avons besoin d'un feu vert", a souligné le diplomate norvégien.

Jan Egeland a précisé que la Russie et l'Iran, alliés de Damas, ainsi que les Etats-Unis et la France avaient promis leur aide durant une réunion hebdomadaire sur la situation humanitaire en Syrie.

L'armée syrienne redouble depuis deux semaines ses attaques contre la Ghouta orientale, enclave rebelle assiégée depuis 2012. L'offensive a fait des dizaines de morts et les habitants se disent au bord de la famine.

"La Ghouta orientale est l'oeil du cyclone, l'épicentre de ce conflit. Il y a actuellement 400.000 personnes là-bas", a déclaré Jan Egeland.

Au cours des deux derniers mois, des convois de l'Onu ont pu livrer des vivres à 68.000 civils assiégés, dont 7.000 grâce à un cessez-le-feu négocié par Moscou cette semaine.

Mais, a ajouté le conseiller humanitaire de l'Onu, "le fait que nous n'ayons pas été en mesure de nous rendre dans la majorité des secteurs de la Ghouta orientale pendant de nombreux mois a débouché sur une situation indubitablement catastrophique".

La Ghouta orientale fait partie des "zones de désescalade" de l'Ouest syrien instauré dans le cadre d'un accord conclu en juillet à l'initiative de la Russie.

"Ce n'est pas une zone de désescalade. Cette zone de désescalade ne connaît que l'escalade", a dit Jan Egeland. "C'est terminé pour la Ghouta orientale, ça n'a duré que deux jours. Il y a des pertes massives en vies humaines, des centaines de blessés."

(Stephanie Nebehay et Tom Miles; Jean-Philippe Lefief et Jean-Stéphane Brosse pour le service français)