Syrie: L'aviation russe pilonne à nouveau la province d'Idlib

BEYROUTH (Reuters) - L'aviation russe a repris ses raids aériens contre la province d'Idlib, tenue par les insurgés dans le nord-ouest de la Syrie, après 22 jours d'interruption, ont déclaré mardi un responsable des rebelles syriens et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

La Russie soutient militairement le régime du président syrien Bachar al Assad, dont l'armée a continué à mener dans l'intervalle des frappes aériennes et des pilonnages contre cette province.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé mardi que la région d'Idlib était un "nid de terroristes" qui sapait le processus de paix en Syrie et servait de base arrière pour préparer des attaques contre les forces russes dans le pays.

Une source proche de Damas déclarait la semaine dernière que le régime syrien préparait une offensive graduée pour reprendre la province d'Idlib mais la Turquie, dont l'armée occupe une série de postes d'observation en lisière du territoire tenu par les rebelles, a mis en garde contre une telle campagne militaire.

Lundi soir, le président américain Donald Trump a appelé lui aussi la Syrie et ses alliés, l'Iran et la Russie, à ne pas mener d'offensive "imprudente" contre la province d'Idlib, qui est le dernier grand bastion rebelle en Syrie.

Le Kremlin a balayé mardi cette mise en garde.

"A propos de certaines mises en garde, nous constatons que celles-ci ne reflètent pas une approche globale de la situation et ne tiennent pas compte du danger que la situation (à Idlib) fait peser sur la Syrie tout entière", a déclaré Dmitri Peskov.

"Un groupe assez important de terroristes s'est installé là-bas et cela conduit bien sûr à une déstabilisation générale de la situation. Cela sape les tentatives en vue d'un règlement politico-diplomatique" du conflit, a-t-il ajouté.

Les raids aériens russes avaient cessé dans la région d'Idlib le 15 août mais les forces gouvernementales syriennes ont continué de bombarder la province depuis cette date, indique l'OSDH.

Le responsable rebelle ainsi que l'OSDH ont déclaré que les frappes aériennes russes avaient visé les environs de Djisr al Choughour, à la lisière ouest du territoire aux mains des insurgés.

Les dirigeants turc, russe et iranien doivent se retrouver vendredi en Iran et devraient évoquer notamment la situation dans le nord-ouest de la Syrie.

(Angus McDowall, Tom Balmforth, Katya Golubkova et Christian Lowe; Eric Faye et Guy Kerivel pour le service français)