Syrie/Armes-La France gèle les avoirs de 3 personnes et 9 entreprises

Des soldats de l'armée syrienne se tiennent près d'armes qui appartenaient à des rebelles. La France a annoncé vendredi le gel des avoirs de trois personnes et neuf entreprises pour leur implication présumée dans le développement des capacités militaires chimiques et balistiques syriennes. /Photo prise le 22 avril 2018/REUTERS/Omar Sanadiki

PARIS (Reuters) - La France a annoncé vendredi le gel des avoirs de trois personnes et neuf entreprises pour leur implication présumée dans le développement des capacités militaires chimiques et balistiques syriennes.

Ces mesures prises par un arrêté du ministère de l'Economie et des Finances visent "trois réseaux d’acquisition œuvrant au bénéfice du Centre d’études et de recherches syrien (CERS)", précisent Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères) et Bruno Le Maire (Economie) dans un communiqué.

Selon les arrêtés du ministère, publiés au Journal officiel, ces sanctions seront appliquées pour une durée de six mois.

Elles concernent des entreprises basées à Damas, Dubaï, Alexandrie, Guangzhou en Chine et au Liban.

Le CERS est le principal laboratoire syrien chargé du développement et de la production non conventionnelle d'armes chimiques et de vecteurs balistiques.

Cette décision coïncide avec la tenue, à Paris, d'une réunion ministérielle du "Partenariat international contre l'impunité de l'utilisation d'armes chimiques".

Par le biais de cette coalition dont 33 Etats et organisations sont parties prenantes, la France tente de pousser son projet de mécanisme d'enquête et d'incrimination malgré l'hostilité de la Russie et de l'Iran.

Dans une déclaration conjointe, les ministres réunis vendredi ont dit regretter qu'aucune mesure n'ait été prise jusqu'à présent par les grandes instances internationales pour que les auteurs d'attaques chimiques rendent des comptes.

"Nous estimons qu’il relève de la responsabilité de tous les États parties à la Convention sur l’interdiction des armes chimiques de faire respecter celle-ci", lit-on dans cette déclaration.

Paris a pris cette initiative à la suite du veto de la Russie, en novembre dernier, au renouvellement du Mécanisme d'enquête conjoint créé en 2015 par le Conseil de sécurité de l'Onu avec l'Organisation internationale pour l'interdiction des armes chimiques afin de déterminer les responsabilités dans les attaques chimiques présumées en Syrie.

Lors de son lancement le 23 janvier dernier, la France avait déjà annoncé une série de sanctions - des gels d'avoirs - contre 25 entités et responsables d'entreprises syriens, français, libanais, chinois, emiratis soupçonnés d'alimenter le programme syrien d'armes chimiques.

(Sophie Louet avec Simon Carraud, édité par Matthieu Protard)