La Syrie, aimant du jihad global

Après l’Afghanistan, des combattants veulent faire du pays une base arrière pour le terrorisme.

Même l’Arabie Saoudite, qui a fait tant et plus pour développer l’idéologie jihadiste à travers le monde, bat désormais en retraite. Plus question pour elle d’accepter que ses ressortissants aillent se battre en Syrie. S’ils passent outre, ils encourent depuis février des peines allant de trois à vingt ans de prison. Une évidence : le régime du roi Abdallah s’inquiète du fait que des centaines de Saoudiens soient partis combattre aux côtés des groupes syriens les plus extrémistes et qu’à leur retour dans leur pays, ils se livrent à une surenchère d’attentats meurtriers, comme cela avait été le cas dans les années 2000.

Mais cette fois, ce n’est plus l’Afghanistan et les zones tribales pakistanaises qui aimantent les jihadistes du monde entier. Naguère terres consacrées du jihadisme global, où prêcha Oussama ben Laden, ces régions ont perdu leur rang au profit du maelström syrien. A tel point que même les combattants pakistanais, alors que la guerre est à leur porte, en Afghanistan ou contre le gouvernement «impie» d’Islamabad, prennent aujourd’hui par centaines le chemin du «pays de Cham» (la grande Syrie). Ils y dessinent les nouvelles frontières du jihad, lesquelles incluent la Syrie, la province irakienne d’Al-Anbar, le Liban…

La guerre en Syrie, qui a commencé comme un mouvement démocratique, non violent, refusant toute ingérence étrangère, est ainsi devenue l’étendard derrière lequel se regroupe tout le monde islamiste sunnite. Si l’on se fonde sur leurs pertes au combat, les jihadistes saoudiens sont les plus nombreux, suivis par les Tunisiens et les Libyens. Les Tchétchènes et autres habitants du Caucase sont aussi bien représentés. Ainsi, dans la bataille qui fait rage au nord de Lattaquié, les forces rebelles syriennes sont commandées par un religieux saoudien, Abdallah Mohammed al-Mouhayssin, et un jihadiste tchétchène, Muslim al-Shishani, commandant de brigade du (...)

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