“Syndrome de La Havane” : les services secrets russes pointés du doigt par des médias allemands et américains

Lorsque les journalistes du Spiegel, The Insider et de l’émission de CBS 60 minutes ont discuté avec Marc Polymeropoulos, ce dernier ne travaillait plus pour la CIA. En 2017, l’homme a été envoyé en Russie pour rencontrer des membres de l’ambassade américaine de Moscou. Mais un soir, alors qu’il était dans son hôtel, il a ressenti d’intenses douleurs à la tête et des vertiges. Près de sept ans plus tard, l’officier – désormais en retraite anticipée – est encore aux prises avec certains de ces symptômes.

“Le mal qu’a développé Polymeropoulos à Moscou est connu du grand public sous le nom de ‘syndrome de La Havane’, même si les autorités américaines parlent de ‘Anomalous Health Incidents’, c’est-à-dire d’incidents de santé anormaux”, explique l’hebdomadaire de Hambourg. Il doit son nom au mal mystérieux qu’avait d’abord développé en 2016 un agent de la CIA basé à Cuba. Par la suite, des fonctionnaires et diplomates américains et canadiens installés dans le monde entier ont eux aussi affirmé avoir été touchés par des acouphènes et par des troubles auditifs, parfois accompagnés de troubles de la vision, de vertiges et de problèmes cognitifs.

Or, le journal allemand publie ce lundi 1er avril une longue enquête, dans laquelle il affirme que le syndrome de La Havane trouve son origine dans une arme acoustique non identifiée, qui aurait été utilisée par l’unité 29155 des services de renseignements de l’armée russe (GRU). Plusieurs membres de ce groupe, “chargé d’affaiblir l’Occident”, étaient présents lorsque des fonctionnaires américains sont tombés malades. Ils auraient travaillé en étroite collaboration avec une unité de contre-espionnage des services de sécurité fédéraux russes (FSB), connue sous le nom de FS-9 - et plus particulièrement avec un ingénieur militaire spécialisé dans la manipulation des ondes radio.

Scénario digne d’un thriller

“Des agents, qui attaquent des diplomates à coups de micro-ondes, on dirait presque qu’on est dans un roman d’espionnage”, commente le Spiegel. Les renseignements américains affirment eux-mêmes qu’il est peu probable que le syndrome de La Havane soit le fruit d’une attaque étrangère.

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