Un syndicat de cheminots allemand obtient la semaine de 35 heures, une “immense victoire”

“À peine un an de retard !” titre malicieusement la Tageszeitung après l’annonce, mardi 26 mars, de la signature d’un important accord sur les conditions de travail entre le syndicat Gewerkschaft Deutscher Lokomotivführer (GDL) et la Deutsche Bahn.

En Allemagne, la compagnie ferroviaire est connue pour les importants retards de ses trains. Mais ces derniers mois, les annulations étaient également fréquentes, en raison des grèves à répétition d’une partie de ses salariés. Ils demandaient, entre autres, une réduction du temps de travail, qui leur a finalement été accordée.

“Ça valait le coup de se battre”, s’extasie le journal de gauche dans un éditorial. La Deutsche Bahn a accepté de laisser les conducteurs de trains passer à la semaine de 35 heures sans perte de salaire d’ici à 2029. Selon le titre berlinois, “c’est sans conteste une immense victoire” pour GDL. Et ce même si des dérogations pour travailler 40 heures seront possibles avec une majoration de 2,7 % par heure supplémentaire travaillée. En contrepartie, le syndicat s’est engagé à ne plus faire grève au moins jusqu’en mars 2026.

Divisions syndicales

La Tageszeitung rappelle que les syndicats allemands étaient relativement divisés sur la manière de négocier avec l’entreprise publique. L’année dernière, cette dernière s’était mise d’accord avec le syndicat de cheminots Eisenbahn- und Verkehrsgewerkschaft (EVG) sur une augmentation de salaires sans réduction du temps de travail.

Mais GDL avait continué à discuter pour finalement obtenir un accord plus avantageux, y compris en termes de salaires. Une augmentation en deux étapes de 420 euros mensuels brut a été négociée pour les conducteurs de train, tout comme une prime d’inflation de 2 850 euros. “Ça paye de ne pas se laisser marcher sur les pieds et de lutter”, commente GDL.

Mais si les grands gagnants des négociations sont les cheminots allemands, ils ne sont pas les seuls à se réjouir de la fin de ce long et coûteux conflit social. Désormais, “les usagers de la Deutsche Bahn peuvent eux aussi souffler un bon coup”, remarque le quotidien berlinois. “Pendant les deux prochaines années ou presque, les grèves ne causeront plus de retards ou de suppressions de trains. Les voyageurs n’auront plus qu’à se méfier du soleil, du vent, de la pluie, de la neige ou des innombrables chantiers sur les voies.”

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