Suspendu par Poutine, New Start, dernier grand traité sur les armes nucléaires, est en danger

“Poutine se retire d’un traité sur les armes nucléaires, signifiant ainsi une rupture plus nette avec l’Occident”, titre The New York Times après le discours du locataire du Kremlin, mardi 21 février.

Comme le souligne le quotidien new-yorkais, le traité New Start est “le dernier accord de limitation des armes qui survive entre les deux plus grandes puissances nucléaires”, et l’annonce de Vladimir Poutine offre “un nouveau signe que l’ère de la réduction officielle des armes touche peut-être à sa fin”.

Un traité déjà fragilisé

Signé en 2010, New Start (acronyme de Strategic Arms Reduction Treaty, “traité de réduction des armes stratégiques”) a été prolongé en 2021 pour cinq ans et devait donc être bientôt renégocié. “New Start ne couvre pas les armes qui inquiètent le plus les États-Unis et l’Europe”, précise le journal, à savoir “les armes nucléaires tactiques, que Poutine a menacé plusieurs fois d’utiliser dans le conflit en Ukraine”.

“Le traité ne concerne que les armes nucléaires stratégiques, ce qui correspond en gros aux armes intercontinentales capables d’atteindre les États-Unis ou d’autres pays.”

New Start était déjà fragilisé. En août 2022, la Russie avait annoncé la suspension “temporaire” des inspections américaines sur ses sites militaires – celles-ci avaient déjà été entravées par la pandémie de Covid-19. Début février, les États-Unis ont accusé la Russie d’avoir enfreint le traité, dénonçant notamment le refus de la Russie de se plier aux inspections prévues par le traité.

Bien que Poutine n’ait pas menacé de déployer plus d’ogives nucléaires – le traité limite leur nombre à 1 550 de chaque côté –, il a clairement indiqué que les inspections ne reprendraient pas, précise le New York Times.

“Si la Russie ne se retire pas complètement de ce pacte, elle semble officialiser sa position actuelle”, écrit ainsi la chaîne CNN ce mardi.

Une renégociation de plus en plus difficile à imaginer

“La suspension du traité par la Russie signifie qu’elle ne partagera plus d’informations avec les États-Unis sur son arsenal nucléaire et met un peu plus en doute le renouvellement de l’accord, qui doit expirer en 2026”, ajoute le Financial Times.

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