Le suspect de Villejuif, exécutant manœuvré dans l’ombre

Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, accompagné du cardinal André Vingt-Trois, jeudi à Paris.

Les relevés téléphoniques de Sid Ahmed Ghlam attestent des doutes du suspect sur son action, potentiellement commanditée depuis la Syrie.

«Trouve une bonne église avec du monde» : l’injonction émane d’un homme probablement parti en Syrie pour mener le jihad. A l’autre bout du mail, à Paris, Sid Ahmed Ghlam, discret étudiant algérien de 24 ans, arrêté par hasard dimanche, à 8 h 50, dans le XIIIe arrondissement. C’est à la grâce d’une balle qu’il s’est tirée par inadvertance dans la jambe que les policiers ont pu lui mettre le grappin dessus, évitant ainsi un attentat qui s’orientait, chose nouvelle, vers des lieux de culte catholiques de Villejuif (Val-de-Marne). Quelques minutes plus tôt, Sid Ahmed Ghlam aurait tout de même fait une victime : Aurélie Châtelain, une professeure de fitness de 32 ans. Cette dernière, en train de consulter son ordinateur sur le siège passager de son véhicule, a été abattue d’une balle entrée par l’épaule. Le jeune homme, qui disposait du plan de deux églises et des coordonnées de trois commissariats, désirait voler sa voiture afin de brouiller les pistes avant son passage à l’acte. Le père de la victime a déclaré jeudi que sa fille «avait involontairement sauvé des vies».

Complices. Ses plans mis à mal, Sid Ahmed Ghlam s’est redirigé vers Paris. C’est en entrant dans l’habitacle de son propre véhicule que la balle s’est logée dans sa cuisse. Il a alors appelé le Samu, qui a prévenu la police. A mesure que l’enquête progresse, il apparaît que l’étudiant en électronique, installé dans une résidence du Crous de Paris depuis 2011, s’était fait souffler une large partie de son sinistre dessein par d’autres jihadistes. Combien ? Où se trouvent-ils exactement ? Nul ne le sait à ce stade. Une source policière affirme à Libération que «les recherches et les identifications s’aiguillent pour l’instant vers au moins deux personnes». Sans préciser s’il s’agit de complices présents en France ou en Syrie.

Selon un analyste bien informé, «aucun message (...)

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