Surveillance, attaque en justice... À quoi va ressembler le quotidien français de Charles Sobhraj, dit "le Serpent"?

"J’ai beaucoup à faire." A peine libéré de prison au Népal où il a passé quasiment 20 ans en détention et alors qu'il embarquait dans un avion direction Paris, le Français Charles Sobhraj, condamné pour meurtres et considéré comme un tueur en série dans les années 1970 en Asie, avait indiqué que son emlploi du temps allait être chargé dans les semaines et mois à venir.

Surveillance particulière

Seulement, au vu du passif de celui qui est surnommé "Le Serpent", condamné pour deux meurtres mais soupçonné dans une vingtaine d'autres affaires du même ressort, le quotidien ne sera jamais celui d'un citoyen lambda. Invité sur BFMTV, Bruno Pomart, ancien instructeur opérationnel du Raid, assure que les autorités vont garder Sobhraj sous surveillance.

"Il cherche à se remettre dans le droit chemin par rapport aux faits qu’on lui reproche mais on ne fait pas par hasard une vingtaine d’années de prison", commence-t-il.

"Les services de police français, compte tenu du profil vont regarder de près cet individu. Avec son passé, il faut prendre en compte son âge et sa santé, il va falloir être vigilant vis-à-vis de cet individu. Les services de renseignement français auront un œil précis sur cet individu pour éviter peut-être qu’il ne récidive. Je ne le pense pas mais l’humain est compliqué, il faut s’attendre à tout", complète-t-il.

A son arrivée à l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, Charles Sobhraj a d'ailleurs immédiatement été pris en charge par la police pour des "vérifications d'identité."

Attaques en justice

Parmi les "choses à faire" évoquées par Charles Sobhraj sur le chemin de Paris, l'homme aujourd'hui âgé de 78 ans, qui a toujours clamé son innocence, semble vouloir laver son honneur et attaquer ses adversaires en justice. Pour cela, il sera épaulé par son avocate, Me Isabelle Coutant-Peyre, qui s'est dite "heureuse" mais "choquée" par cette libération 19 ans plus tard.

"Ça fait plus de 19 ans qu’on se bat. Il a été condamné injustement sur un dossier complètement fabriqué, avec des pièces falsifiées par la police népalaise", accuse-t-elle.

D'ores-et-déjà, Charles Sobhraj a annoncé vouloir poursuivre Netflix et la BBC, qui ont réalisé une série à son sujet que lui et son avocate considèrent comme mensongère, ainsi que l'état du Népal. "(Cette série) lui donne une réputation complètement falsifiée, où il n'y a que 30% de vérité", avait déclaré la femme de loi sur Franceinfo.

"S’il veut blanchir son passé il va falloir qu’il amène des éléments concrets. C’est un personnage atypique, particulier, je laisse l’avocate qui le défend amener des éléments substantiels", estime de son côté Bruno Pomart.

En outre, Sobhraj a également besoin d'une opération à cœur ouvert qu'il souhaitait réaliser au Népal, mais son expulsion vers Paris l'en a empêché.

Article original publié sur BFMTV.com