Le surprenant GPS des papillons sphinx tête-de-mort

L’Acherontia atropos est connu du grand public pour sa présence sur l’affiche du terrifiant Silence des agneaux, où un spécimen recouvre la bouche de Jodie Foster. Dans la réalité, les sphinx tête-de-mort, un charmant surnom hérité de la tache en forme de crâne humain qu’arborent ces papillons de nuit sur leur dos, sont des grands voyageurs qui parcourent, chaque automne, des milliers de kilomètres depuis l’Europe avec pour destination l’autre rive de la Méditerranée.

Des chercheurs de l’Institut Max Planck, en Allemagne, et de l’université d’Exeter, en Grande-Bretagne, se sont intéressés au sens de l’orientation hors du commun de cet insecte, rapporte Le Temps. Les scientifiques ont profité de l’envergure des papillons – 13 centimètres en moyenne – qui les classe parmi les plus grands d’Europe, pour poser sur leur dos des minitransmetteurs à haute fréquence afin de suivre leurs mouvements. Quatorze spécimens ont ainsi été relâchés depuis Constance, dans le nord de la Suisse.

Sept sphinx ont finalement entamé leur migration et les biologistes ont pu suivre leur trajet pendant toute une nuit. “Les papillons ont voyagé vers le sud ou le sud-ouest, toujours en ligne droite sur des dizaines de kilomètres, c’est très surprenant, et cela dénote un bon système de navigation”, explique au quotidien suisse Myles Menz, biologiste à l’Institut Max Planck à l’époque de l’expérience et auteur de l’étude publiée dans le magazine Science le 11 août.

Stratégies et optimisation du trajet

Myles Menz souligne que les papillons ont dû faire face aux éléments, notamment des vents contraires, et ont été capables de mettre au point des stratégies, comme voler face aux alizés à basse altitude pour mieux contrôler leur trajectoire. Les chercheurs estiment que cet éventail de techniques servirait à optimiser la vitesse de vol afin d’économiser des forces durant le voyage.

“Nous pensons que les sphinx tête-de-mort possèdent une sorte de compas interne, basé sur une combinaison de mécanismes biologiques encore non expliqués, pour s’orienter et garder leur cap”, détaille Myles Menz, qui avance également que ces insectes pourraient utiliser “le champ magnétique terrestre” ou encore “leur très bonne vision nocturne” pour se repérer.

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