"En surface de la comète, le matériau est très rigide, au point d’avoir conduit aux rebonds de Philae"

Falaises d'Abydos, une région de la comète Tchouri, vues de Philae, le 20 mars.

Jean-Pierre Bibring, coordinateur scientifique de la sonde Philae, explique ce que le petit robot nous a déjà appris des comètes alors que les premiers résultats des relevés effectués sur Tchouri sont publiés dans la revue «Science» ce vendredi.

L’astrophysicien Jean-Pierre Bibring, coordinateur scientifique du petit robot Philae, commente pour Libération les premiers résultats publiés dans la revue Science ce vendredi.

Quel est le principal enseignement de ces premiers résultats ?

La publication simultanée de ces huit articles dans la revue Science donne une vision inédite de ce que sont les comètes – des processus qui ont modelé le système solaire en formation – et du rôle qu’elles ont pu jouer dans son évolution ultérieure.

Ces données sont-elles conformes aux prévisions scientifiques ?

Pour l’essentiel, tout ce qui a été observé et mesuré diffère de ce que l’on envisageait auparavant, par manque de données. C’est le cas de la structure de ces objets, de leurs propriétés physiques, de leur composition. Rien d’étonnant en vérité : c’est la première fois que l’on a pu explorer un tel objet à sa surface même ! Par exemple, alors que la densité est très faible, et la porosité très grande, la crainte était que Philae ne s’enfonce et disparaisse en profondeur. Tout au contraire, il s’est avéré qu’au moins en surface, le matériau est très rigide, au point d’avoir conduit aux rebonds de Philae malgré une vitesse d’impact importante. De même, il semble que contrairement à ce que l’on pensait en général, les comètes ne sont pas constituées majoritairement de glace.

De quoi sont-elles composées ?

Il semble que ce qui domine sont des grains organiques, c’est-à-dire constitués de chaînes carbonées. Ces grains, véritables macromolécules, peuvent atteindre des millimètres. C’est important, car ils permettent le transport des molécules jusqu’à la surface de corps planétaires, bien plus efficacement que s’il s’agissait de molécules piégées dans des glaces. Ils ont (...)

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