Supprimer les APL ? Le ministre des Comptes publics assure qu’il n’en est pas question

Supprimer les APL ? Le ministre des Comptes publics assure qu’il n’en ait pas question (photo d’illustration)
PHILIPPE HUGUEN / AFP Supprimer les APL ? Le ministre des Comptes publics assure qu’il n’en ait pas question (photo d’illustration)

POLITIQUE - Les Comptes publics sont dans le rouge et au sommet de l’exécutif comme au sein du gouvernement, tout le monde est sommé de réfléchir à un moyen de réduire la dépense publique. Pour autant, hors de question de toucher aux aides personnalisées au logement (APL), a assuré ce jeudi 21 mars le ministre chargé des Comptes publics Thomas Cazenave.

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« J’ai vu fleurir (cette rumeur) hier. Il n’y a pas de projet de réforme de suppression ou de rabot sur les aides publiques au logement. Je le redis ici avec la plus grande clarté. Je ne sais pas d’où cette information est venue mais je la démens catégoriquement », a déclaré le ministre délégué sur franceinfo.

La veille, Paris Match se faisait l’écho de réflexions du camp présidentiel sur une possible réforme - voire une suppression totale - de ces aides. Ce, afin de combler un déficit public plus important que prévu et alors que le gouvernement a annoncé 10 milliards d’euros de coupes dans le budget 2024 avant d’autres plus importantes encore en 2025.

« Les APL ? Ça ne sert à rien ! »

L’hebdomadaire citait ainsi « un ministre » qui déclarait, sous couvert d’anonymat : « Les APL ? Ça ne sert à rien ! Ça nous coûte près de 14 milliards d’euros par an. Et cet argent va directement dans la poche des propriétaires ». Ou encore un « député de la majorité » favorable à une réforme et qui estimait que les APL n’étaient pas « l’alpha et l’oméga de notre politique logement ».

De quoi faire hurler l’opposition de gauche, ulcérés de voir cette prestation sociale remise en cause alors qu’en parallèle l’exécutif rejette toute mesure mettant à contribution les ménages les plus aisés. « Par contre, le rétablissement de l’ISF est un tabou » fustige ainsi Manuel Bompard relayant l’article de Paris Match, quand la tête de liste LFI aux européennes Manon Aubry s’indigne : « L’austérité est une guerre contre les plus pauvres ! ». Le sénateur communiste Ian Brossat est sur la même ligne : « La suppression des APL pour les familles modestes : pas tabou. La suppression des aides aux entreprises sans contrepartie : gros tabou », écrivait-il sur X la veille au soir.

Toucher aux APL a déjà valu à Emmanuel Macron une polémique (difficile à faire oublier) dans les premiers mois de son premier quinquennat. Thomas Cazenave n’a pas dévoilé à ce stade quelles pistes d’économies étaient envisagées par Bercy pour redresser les comptes publics. Le chiffre définitif du déficit 2023 ne sera publié que mardi par l’Insee mais il sera au-dessus de 5 %, a déjà confirmé le ministre délégué, un chiffre en hausse par rapport aux prévisions initiales de Bercy.

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