Supporter tué à Nantes : un chauffeur de VTC mis en examen pour homicide volontaire
Un second chauffeur de VTC a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour des violences volontaires sur les lieux de la rixe et pour altération de preuves, selon le procureur.
ENQUÊTE - Deux chauffeurs de VTC ont été mis en examen ce lundi 4 décembre, dont un pour homicide volontaire, deux jours après la mort d’un supporter du FC Nantes poignardé samedi en marge du match de L1 face à Nice.
L’un des deux hommes, en garde à vue depuis dimanche matin, a été mis en examen pour homicide volontaire et extorsion avec arme, a annoncé lundi soir le procureur de la République de Nantes, Renaud Gaudeul.
Il a été incarcéré « dans l’attente du débat » sur la détention provisoire requise par le parquet, l’homme ayant demandé un délai. Un second chauffeur de VTC a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour des violences volontaires sur les lieux de la rixe et pour altération de preuves, selon le procureur.
Attaque au couteau « pour se défendre »
Peu avant 20h samedi soir, « au moins six véhicules » transportant des supporters niçois du centre-ville vers le stade de la Beaujoire avaient été pris à partie « par un nombre important de supporters du FC Nantes », a expliqué le procureur lors d’un point presse lundi en fin d’après-midi. La manière dont les supporters niçois ont été identifiés comme tels est encore inconnue.
Le premier chauffeur a reconnu lors de sa garde à vue avoir frappé la victime avec un couteau, pour se défendre selon lui. Il affirme avoir agi avec une arme appartenant à un supporter présent sur les lieux.
L’autopsie de la victime, âgée de 31 ans, a révélé deux blessures « compatibles avec l’usage d’une arme blanche », l’une au niveau de l’épaule, l’autre sur le thorax, a précisé le procureur. Le supporter est mort sur les lieux de l’agression malgré l’arrivée des secours.
Enregistrement effacé
Un enregistrement vidéo de la scène montre l’auteur « aux prises avec plusieurs supporters nantais », une arme à la main, a indiqué le procureur. « Il repousse un individu qui tombe au sol et lui porte un premier coup de couteau. Le supporter se relève, tente de fuir, et est alors atteint d’un second coup de couteau », a-t-il détaillé.
En raccompagnant ses trois passagers à leur hôtel après les faits, l’homme de 35 ans leur aurait en outre réclamé « plusieurs centaines d’euros » pour compenser les dommages sur son véhicule.
« Craignant pour leur vie », les supporters se sont exécutés et ont retiré « une somme avoisinant les 1.000 euros », a-t-il poursuivi. Le casier judiciaire du mis en cause porte « quatre mentions », notamment pour trafic de stupéfiants, a précisé le procureur.
Le second chauffeur, d’abord entendu en tant que témoin, a été placé en garde à vue après que les enquêteurs se sont aperçus que l’enregistrement vidéo dont son véhicule était équipé avait été effacé.
Une carte mémoire sur laquelle se trouvait l’enregistrement a toutefois été retrouvée à son domicile. Celui-ci « donne une description assez précise de la scène » et « permet de voir que des coups ont été portés » par ce chauffeur « semble-t-il avec une matraque télescopique », a expliqué Renaud Gaudeul.
Périmètre interdit
Le procureur a par ailleurs demandé l’ouverture d’une enquête pour violences aggravées et destruction, notamment de véhicules, concernant les supporters nantais qui se trouvaient sur les lieux.
En fin de semaine dernière, le préfet de Loire-Atlantique avait pris un arrêté réglementant la circulation des supporters niçois à Nantes. « L’avenue dans laquelle a eu lieu la rixe se trouve dans le périmètre d’interdiction », d’après la préfecture.
Lundi matin, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a estimé sur France Inter qu’il était préférable « de s’arrêter sur les déplacements de supporters » en cas de match à risque, propos soutenus par le patron de la Ligue de football professionnel (LFP).
Le FC Nantes et la ministre des Sports avaient exprimé dimanche leur « douleur » et adressé leurs condoléances aux proches du supporter décédé, tout comme la Ligue de football professionnel (LFP).
À Nantes, des membres de la Brigade Loire, dont était membre la victime, ont peint dimanche une fresque « Max pour toujours » sur un muret proche du lieu du drame à la mémoire de leur camarade.
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