« Les Supermodels » sur Apple TV+ raconte l’enfer de la naissance de ces icônes de la mode
Naomi Campbell, Linda Evangelista, Cindy Crawford et Christy Turlington ont toutes été découvertes à l’adolescence. Toutes les quatre ont vécu des débuts déconcertants ou sordides dans le mannequinat.
SÉRIES TÉLÉ - Les Supermodels reprennent du service, mais pas sur un podium ou en Une de Vogue. Ce mercredi 20 septembre, la plateforme de streaming Apple TV+ dédie sa nouvelle série documentaire à quatre d’entre elles : Naomi Campbell, Linda Evangelista, Cindy Crawford et Christy Turlington.
Des années 1980 à nos jours, Les Supermodels revient avec elles sur leur accession au rang de stars internationales, au gré d’images d’archives et de témoignages inédits. Le puissant rédacteur en chef du British Vogue Edward Enninful est de la partie. Certains des grands stylistes de ce monde, comme John Galliano, Marc Jacobs et Donatella Versace, aussi.
Le regard de nos quatre légendes sur leur carrière a évolué. Désormais dans la cinquantaine, elles sont « dans un moment plus réfléchi de leur vie », dit à l’AFP Larissa Bills, coréalisatrice de la série en quatre épisodes aux côtés de Roger Ross Williams. Pour la cinéaste, elles ont « un rapport plus ouvert et honnête envers leur histoire ».
Des Supermodels pas épargnées par la profession
À commencer par leurs débuts dans cette industrie de la mode controversée et traversée par de nombreux scandales d’addictions, de harcèlement, de racisme ou de maigreur. Cette même industrie qui, disons-le, n’a épargné aucune d’entre elles. « J’ai vraiment eu l’impression de ne pas être perçue comme une personne qui avait son mot à dire dans sa propre destinée », déclare Cindy Crawford face à la caméra.
Découvrez ci-dessous la bande-annonce de la série :
La top model aborde, dans le premier épisode, un événement marquant dans la fin de son adolescence : le jour où, la veille d’une séance photo à Rome aux côtés du photographe Patrick Demarchelier, un coiffeur fait irruption dans sa chambre d’hôtel pour lui couper - contre son avis - sa queue-de-cheval.
« J’étais choquée, se souvient-elle. Je suis restée, comme ça, en train de pleurer. Si certains se demandent pourquoi je n’ai jamais plus coupé mes cheveux depuis : voilà, pourquoi. Ça m’a traumatisée. [...] Le problème, ce n’est pas que je n’aimais pas mes cheveux comme ça. C’est que je n’avais pas dit ’oui’ à ce qu’on me coupe les cheveux courts. »
Cindy Crawford : « J’étais comme un meuble »
En 1986, autre souvenir désagréable. Cindy Crawford est invitée avec le patron d’Elite, son agence, dans l’émission d’Oprah Winfrey. John Casablancas et la présentatrice parlent d’elle, devant elle, comme si elle n’était pas là. « A-t-elle toujours eu ce corps ? Lève-toi pour nous montrer ce corps », lui lance alors Oprah. « J’étais comme un meuble », se rappelle, aujourd’hui, Cindy Crawford en voyant les images.
Ce sentiment d’objectification revient à plusieurs reprises dans l’épisode, pas seulement dans sa bouche. Linda Evangelista a 17 ans quand elle part pour son premier shooting à l’étranger, au Japon. « La première chose qu’on m’a demandée, ça a été de faire des photos nue. On a pris mes mensurations et demandé de retirer mes vêtements. J’ai un peu paniqué », se rappelle-t-elle.
Avant d’ajouter : « Je n’aurais jamais dû y aller toute seule (sans ses parents, ndlr). Je suis rentrée à la maison. » L’expérience sordide la fait hésiter, elle a envie d’abandonner son rêve. Mais sur les conseils de son agence de l’époque, elle persévère. C’est là qu’elle rencontre, à son tour, John Casablancas. Il est charmé et accepte de la prendre sous son aile à une condition : elle doit perdre cinq kilos.
Naomi Campbell victime de racisme à 15 ans
Les débuts dans la mode de Christy Turlington et Naomi Campbell ne sont pas moins traumatisants. Quand on l’interroge, la première se souvient des nombreuses campagnes en lingerie ou d’un cliché d’elle, seins nus, qui - elle ne s’en doutait pas - a fini en couverture de Photo, bimensuel français consacré à la photographie. Elle n’avait que 16 ou 17 ans.
La seconde, elle, garde un souvenir amer de sa première fois aux États-Unis avec le magazine ELLE à 15 ans. Et pour cause, le shooting avait lieu dans une ancienne plantation d’esclaves de la Nouvelle-Orléans. « C’était il y a trente ans. Un autre monde », réagit, aujourd’hui, l’auteur du shooting, le photographe Martin Brading.
Contrairement à ce qu’il semble assurer, les affaires de racisme n’ont pas totalement disparu dans la mode, les dénonciations à l’encontre du magazine Vogue au moment du #BlackLivesMatter pouvant en témoigner. La pression sur les mannequins, non plus. Beaucoup d’entre elles, comme Bella Hadid pour ne citer qu’elle, se livrent souvent sur le sujet. Force est de constater que le milieu n’épargne personne, pas même quand on est une Supermodel.
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