Super Tuesday, laissez-les voter

L'imprécateur est un film grinçant signé par feu Jean-Louis Bertuccelli, qui nous a quittés un 6 mars, il y a dix ans. Sorti en 1977, après le choc pétrolier, le film raconte l'histoire d'un corbeau qui sévit dans une grande multinationale américaine à la suite du décès d'un cadre maison. L'intrigue conduit la brochette d'acteurs réunis par Bertuccelli, de Jean Yanne à Michel Piccoli à Jean-Pierre Marielle, à explorer les fondations du siège social qui montre à quel point l'immeuble menace de s'effondrer. Une allégorie sur la fin d'une époque de croissance glorieuse… Comment ne pas y voir une certaine actualité ? Un corbeau qui envoie des messages funestes sur la fin de l'Occident, une société en crise après un choc énergétique et dont les fondations morales sont ravagées par les divisions. Et un meurtre : celui d'Alexeï Navalny. L'allégorie pourrait tout aussi bien coller aux États-Unis qu'à l'Europe. De l'autre côté de l'Atlantique, le Super Tuesday devrait consacrer un autre « imprécateur » à la rousse chevelure. L'imprécation consiste à souhaiter du malheur à quelqu'un. Qu'a-t-il fait d'autre, Donald Trump, en déclarant, récemment, qu'il encouragerait les Russes « à faire ce qu'ils veulent » de l'Europe si les pays européens ne contribuent pas davantage à l'Otan ?

► Super Tuesday. Claire Meynial, notre correspondante aux États-Unis, s'interroge sur la dernière chance de Nikki Haley de faire tomber Donald Trump lors des primaires républicaines. « Les 15 [...] Lire la suite