Les "sulfateuses à PV" verbalisent à tout-va : comment contester l’amende ?

Apparues un peu partout en France, ces voitures bardées de technologies ne sont pas infaillibles, loin de là.

Les "sulfateuses à PV" verbalisent à tout-va : comment contester l’amende ?

LAPI. Cet acronyme pour “Lecture Automatique des Plaques d’Immatriculation" est devenu depuis plusieurs années le pire cauchemar des automobilistes. Surnommée "sulfateuse à PV" pour sa capacité à dégainer les contraventions de manière spectaculaire, cette voiture équipée de deux caméras a pour mission d’identifier instantanément les automobilistes qui n'ont pas payé leur stationnement. Le système LAPI permet de contrôler jusqu’à 12 000 véhicules par jour, bien plus que des agents municpaux à pied. D’abord testée à Brive en 2018, cette "voiture vampire" a conquis de nombreuses municipalités partout en France. Et pour cause, ces voitures rapportent beaucoup d’argent aux communes.

Problème : cette automatisation des PV n’est pas infaillible et les erreurs de contravention sont fréquentes. Un automobiliste avec une carte de mobilité réduite a récemment été verbalisé pour s’être garé sur une place handicapée. "Avant, quelqu'un aurait vu mon macaron qui correspondait avec mon emplacement sur la place handicapé et je n'aurais pas eu de contravention", s’agace-t-il sur TF1. L’an dernier, à Toulouse, l’association Handi-Social s’est insurgée contre "les dérives du système LAPI" et a déposé un recours judiciaire pour mettre fin au stationnement automatisé, à l'origine de milliers de PV injustifiés à l'égard des personnes handicapées.

Comment contester si je suis victime ?

Vous estimez avoir été la victime d’une de ces voitures bardées de caméras et de lecteurs automatiques ? Il faut bien sûr ne pas payer la contravention et contester. Le premier réflexe à avoir est de faire un Recours Administratif Préalable Obligatoire (RAPO) dans un délai d’un mois suivant l’incident. Pour appuyer votre dossier, il vous sera demandé d’apporter certaines pièces justificatives comme le ticket de l’horodateur, par exemple.

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En cas de rejet ou sans réponse sous 30 jours, vous avez un mois pour saisir la Commission du Contentieux du Stationnement Payant (CCSP) par courrier ou voie électronique. Il faudra néanmoins prendre son mal en patience. "Aujourd'hui, il y a un délai de deux ans pour avoir une décision de cette commission. Les délais sont anormalement longs", prévient Maître Adriana Ivanova sur TF1. Ces voitures n’ont pas fini de pourrir la vie des automobilistes.

VIDÉO - Dans ces départements, vous avez le plus de risques de prendre des PV