Suisse: Le ministre des Finances douche les espoirs d'un traité avec l'UE
ZURICH (Reuters) - Il est impossible, politiquement, pour une Suisse neutre de signer dans un avenir proche un nouveau traité la liant plus étroitement à l'Union européenne (UE), déclare le ministre des Finances Ueli Maurer.
Ce dernier se montre ainsi moins optimiste qu'Ignazio Cassis, son collègue des Affaires étrangères, qui doit présenter la semaine prochaine en conseil des ministres les grandes lignes de sa politique européenne.
"Un accord-cadre (avec l'UE) n'est pas possible dans un avenir prévisible", dit Maurer, dans un entretien publié vendredi par le journal Neue Zürcher Zeitung.
"Si l'on essaie quand même de conclure un accord institutionnel, les deux parties se retrouveront sous pression et l'on n'aboutira pas à de bons résultats de négociation", ajoute-t-il.
"Il ne faut pas non plus tenter de boucler les négociations avant le Brexit; nous n'allons pas aussi vite, cela ne reflète pas notre mentalité".
La Suisse, qui ne fait pas partie de l'Union européenne, négocie avec Bruxelles un accord-cadre censé regrouper la centaine d'accords bilatéraux régissant leurs relations.
Un référendum clarifiant les relations entre la Suisse et l'UE pourrait être utile, avait déclaré le mois dernier la présidente de la Confédération helvétique, Doris Leuthard.
La présidente suisse avait également, ce même mois, accusé l'UE de tenter d'affaiblir la Suisse en tant que place financière en n'accordant à ses marchés boursiers qu'un accès limité à son marché unique et avait ajouté que Berne préparerait des mesures de rétorsion.
Des sources ont déclaré la semaine passée que l'UE avait proposé de mettre en place une cour d'arbitrage spéciale pour régler ses contentieux avec la Suisse, dans le cadre des négociations en cours entre Bruxelles et Berne.
(Bureau de Zurich, Wilfrid Exbrayat pour le service français)