En Suisse, les entreprises contraintes d’innover pour pouvoir recruter

Il y a encore beaucoup de postes à pourvoir en Suisse et les pénuries de personnel “semblent avoir booster la créativité des entreprises” afin de séduire les candidats, montre une enquête publiée par le quotidien Le Temps qui propose un “tour d’horizon” des stratégies mises en œuvre pour dégoter la perle rare.

Un effort particulier porte manifestement sur les procédures de recrutement. “Nous contactons proactivement des candidats. Mais nous avons aussi simplifié le processus : pour postuler, il suffit de copier le lien de son profil LinkedIn. Diplômes et certificats de travail ne sont demandés que dans un second temps”, explique David Luyet, chez Swisscom, la grande entreprise suisse du secteur des télécoms.

En la matière, les petites entreprises peuvent se montrer particulièrement innovantes. Chez 123 Next Generation, une société de conseil en communication d’entreprise, on a renoncé aux annonces traditionnelles au profit de vidéos “décalées”. Les candidats sont également priés d’envoyer une présentation en vidéo. “Résultat : plus de 220 candidatures en un mois” – et un recrutement à la clé.

La semaine de quatre jours au programme

Le groupe Phida, spécialisé à la fois dans la construction, l’événementiel et les services aux entreprises parie plutôt sur la cooptation, une pratique qui se développe actuellement en Suisse, “avec des primes de primes de 1 000 à 2 000 francs” aux collaborateurs qui ont recommandé le bon profil.

Infomaniak, une société genevoise spécialisée dans le développement d’outils de productivité et de solutions d’hébergement, mise quant à elle sur son image pour recruter des profils techniques (des développeurs, notamment). “Nous mettons en avant nos valeurs, axées sur l’humain, le local et la durabilité”, précise Alice Mangili. “Statues de super-héros, salles de réunion à thème (hard rock, flipper…) et de nombreuses plantes égaient aussi des bureaux qui se veulent le reflet d’une culture d’entreprise ‘chaleureuse et un peu décalée’”, écrit Le Temps.

Mais l’argument le plus convaincant reste sans doute les aménagements radicaux apportés aux conditions de travail. “Nous avons repensé nos conditions de travail, avec une possibilité de travailler plusieurs semaines par an de l’étranger pour les employés pour lesquels c’est envisageable. Nous avons aussi augmenté le congé parental du second parent à six semaines”, explique Guillaume Caillot, chez Merck, une entreprise allemande implantée en Suisse qui opère dans les domaines de la pharmacie et de la chimie. Même impulsion chez Phida, où l’on mène actuellement une réflexion sur la semaine de quatre jours payée à 100 %. “Plusieurs sociétés lanceront des phases de test dans les mois à venir”, annonce Le Temps.

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