En Suisse, apprendre le chinois n’est plus tendance

Reflux de la mondialisation, dégradation de l’image de la Chine à l’étranger, difficulté de la langue… Les causes du phénomène sont sans doute multiples, mais le constat est là : les jeunes Suisses sont de moins en moins nombreux à tenter de maîtriser la langue chinoise, rapporte Le Temps.

“Il fut un temps, pas si lointain que ça, où apprendre le chinois était très tendance. La Chine s’ouvrait au monde et faisait miroiter des perspectives économiques alléchantes pour les entreprises. En une dizaine d’années, cet engouement semble s’être essoufflé”, écrit le quotidien de Genève.

Selon Blanche Obratov, qui dirige CultureChine à Lausanne, les inscriptions ont commencé à baisser dans les cours pour enfants voilà déjà six ans, essentiellement en raison d’“une diminution des mutations de familles [suisses] en Chine”. Aujourd’hui, le coréen, en vogue grâce au phénomène K-pop), et le japonais, “qui revient en force”, ont davantage la cote que le chinois.

À la Chinese Institute Geneva Fondation (CIG), qui accueillait plus de 200 élèves en 2019, les inscriptions ont subi un coup d’arrêt avec la pandémie. Sun Zhimin-Cretton, la directrice de l’institut, regrette que “le regard proposé par les médias, tant chinois que suisses, participe à creuser un écart entre ces deux cultures”.

Pour Philippe de Korodi, directeur de l’école privée Champittet, dans le canton de Vaud, la désaffection touche surtout l’enseignement supérieur – même si des étudiants choisissent encore le madarin à l’université ou dans les écoles hôtelières. Il met notamment en cause la tendance à utiliser dans le monde l’entreprise “la lingua franca mondiale qu’est l’anglais”.

Gérald Béroud, fondateur de SinOptic, une société d’études et de services sur la Chine basée à Lausanne, signale de son côté que de nombreux instituts Confucius ont fermé en Europe, “signe de méfiance, voire d’hostilité de différents acteurs occidentaux”. Il souligne aussi que les entreprises étrangères installées Chine “ne se sentent toujours pas sur un pied d’égalité avec leurs homologues chinoises”.

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