En Suisse, les écologistes chutent et la droite revient

La “fondue”, le “cervelas” et “les étrangers dehors” de l’Union démocratique du centre (UDC) plutôt que le “menu végane inclusif” des Vert·e·s. Voici comment le dessinateur Patrick Chappatte résume, à la une de l’édition du 23 octobre du journal Le Temps, le choix fait par les Suisses la veille lors des élections fédérales, comparables à des législatives.

“L’UDC brise la vague verte”, titre le quotidien de Genève, qui constate dans son article d’analyse des résultats que “la chute est rude pour les écologistes”, qui “subissent une perte sèche” au Parlement “et passent sous la barre des 10 % des suffrages”.

“L’année 2019 les avait menés au meilleur résultat de leur histoire, avec un gain de 17 sièges au Conseil national [la chambre basse de l’Assemblée], pour arriver à 28 fauteuils, soit 13,2 % des voix. La dramaturgie avait alors joué en leur faveur, avec une campagne électorale concentrée sur des questions climatiques qui avaient provoqué des manifestations massives.”

Cette “vague verte” de 2019 “s’est brisée ce 22 octobre 2023 sur les récifs d’un retour à un rapport de force au Parlement fédéral plus favorable à la droite qu’il ne l’a été ces quatre dernières années”, poursuit le journal helvétique.

“D’autres préoccupations”

Selon Jürg Grossen, le président des Vert’libéraux, deuxième parti écologiste après les Vert·e·s, cité par Le Temps, “ce qui nous dessert, c’est que les gens ont aujourd’hui d’autres préoccupations que le climat. Ils ont l’impression que c’est l’UDC qui comprend le mieux leurs problèmes. C’est peut-être vrai, mais l’UDC n’apportera pas les solutions.”

L’UDC avait principalement axé sa campagne contre l’immigration, contre le rapprochement de la Suisse avec l’Union européenne, et contre ce que l’une de ses responsables avait appelé “la folie du woke”.

Dans un autre article, Le Temps se réjouit qu’au contraire de la vague verte “la vague violette” ne se soit pas brisée. Le violet correspond en Suisse à la couleur de la grève des femmes, une manifestation pour l’égalité, notamment salariale, et contre les discriminations et les violences envers les femmes, dont la première édition avait eu lieu le 14 juin 1991. À la même date, en 2019, la mobilisation avait rassemblé un demi-million de femmes, et, en octobre de la même année, l’élection d’un nombre record de femmes au Parlement avait été désignée par l’expression de “vague violette”.

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