Suicide de Lindsay: l'adolescente a décrit son harcèlement dans une lettre à ses parents

Suicide de Lindsay: l'adolescente a décrit son harcèlement dans une lettre à ses parents

C'est une lettre poignante. Lindsay, une adolescente de 13 ans, s'est donnée la mort le 12 mai après avoir été harcelée au sein de son établissement scolaire et sur les réseaux sociaux. Plusieurs mois avant son suicide, elle avait pourtant donné l'alerte et rédigé une lettre dans laquelle elle se livrait sur le harcèlement dont elle était victime au quotidien. Le document a été lu ce jeudi par l'avocat de la famille à l'occasion d'une conférence de presse.

"Je n'en pouvais plus"

"Chers parents, si vous lisez cette lettre, c'est que je suis sûrement partie. Je suis désolée d'avoir fait ça mais je n'en pouvais plus des insultes matin et soir, des moqueries, des menaces", commence-t-elle.

"Je n'en peux plus et j'ai envie d'en finir, mais rien ne les arrêtera car malgré tout ce qu'il s'est passé, elles me voudront toujours du mal. Pardon maman, je suis partie rejoindre papa", ajoute-t-elle. Son père est en effet mort lorsqu'elle n'avait que 3 ans. "J'espère de tout cœur que ce que j'ai fait aura servi à quelque chose. Je pense que ce que j'ai fait va les réjouir. Elles penseront qu'elles ont gagné et arrêteront tout ça"

"Je ne pouvais même pas me confier au directeur"

En plus du mal-être qu'elle exprime dans son écrit, Lindsay montre, des mois avant son suicide, qu'elle ne peut compter sur l'aide de personne:

"Je ne pouvais même pas me confier au directeur, car il tenait avec elles, il ne voulait rien entendre. Donc la seule chose que je pouvais faire était de partir".

Dans sa lettre, Lindsay appelait également ses proches à "faire attention à Maëlys (sa meilleure amie, NDLR) et à ce qui pourrait lui arriver". Celle-ci est encore la cible, trois semaines après le suicide de son amie, d'insultes et de messages haineux sur les réseaux sociaux.

"Faites attention à vous, je vous aime, au revoir", avait conclut Lindsay dans sa lettre.

Lettre communiquée et ignorée

"Ce qui est absolument scandaleux dans cette affaire, c'est que Lindsay parlait quotidiennement à sa maman" de la situation qu'elle subissait, du "calvaire qui était le sien", a insisté l'avocat de ses parents, Me Pierre Debuisson.

Lindsay avait donné l'alerte. Sa maman, Betty, avait aussi donné l'alerte, en déposant plainte, en rencontrant le principal du collège où était scolarisée sa fille, et en envoyant un "dossier médical catastrophique" accompagné de cette lettre à l'académie, énonce son avocat. Cette lettre avait été communiquée non seulement à l'académie, mais aussi au responsable du collège de la jeune fille ainsi qu'à la police, selon l'avocat de ses parents, Me Pierre Debuisson.

"Rien n'a été fait. Cette famille a été abandonnée pendant des mois, et cette famille a été abandonnée après le décès de Lindsay", a-t-il encore déploré.

Me Pierre Debuisson, a également annoncé que des plaintes avaient été déposées contre le directeur de l'établissement, contre l'académie de Lille, contre les policiers qui "n'ont rien fait pendant des mois dans le cadre de cette enquête" et contre Facebook et Instagram France.

Article original publié sur BFMTV.com