Suicide d'un lycéen à Poissy : les parents de Nicolas "outrés et effarés" par le courrier du rectorat

L'adolescent de 15 ans s'est suicidé en septembre à Poissy, dans les Yvelines. Le rectorat de Versailles a adressé un courrier aux parents disant leurs propos "inacceptables".

Les parents de Nicolas, l'adolescent de 15 ans qui s'est suicidé en septembre à Poissy, dans les Yvelines, se disent ce lundi "outrés et effarés" par le courrier du rectorat de Versailles à ses demandes d'actions face au harcèlement que subissait son fils à l'école. La mère a précisé ne pas avoir encore décidé si elle allait porter plainte.

"Nous avons été outrés et effarés de recevoir de telles lettres", dans lesquelles le rectorat évoquait les risques pénaux d'une dénonciation inexacte, a assuré la mère du lycéen, Béatrice.

Le lycéen s'était plaint l'année dernière de harcèlement dans son établissement scolaire, ses parents avaient écrit à l'administration et avaient reçu en réponse des courriers jugeant leur attitude "inacceptable".

"Grossier et injuste"

La mère de Nicolas a déjà déploré dimanche, dans les colonnes du JDD, la réponse reçue par le rectorat, disant être entrée dans une "colère noire".

"Nous étions outrés. Nous passions désormais pour des coupables", a-t-elle dénoncé.

"À partir de ce moment, Nicolas n’a plus été le même. C’était tellement grossier et surtout injuste", a-t-elle encore fustigé.

Le rectorat menace de plainte les parents

Dans un courrier daté d'avril et révélé samedi dernier par BFMTV, les parents de l'adolescent indiquent qu'une main courante a été déposée au commissariat de Poissy, étant sans réponse de l'établissement.

"Il est incompréhensible que vous puissiez laisser un adolescent subir une telle violence verbale et psychologique dans votre établissement sans réagir d'une quelque manière", dénonçaient les parents.

En réponse, le proviseur indiquait qu'"aucun fait de classe significatif en lien avec Nicolas, n'a été remonté par l'équipe pédagogique depuis le 10 mars".

Deux semaines plus tard, le rectorat de Versailles leur a également répondu dans un courrier. "Vous avez remis en cause les fonctions et menacé de dépôt de plainte le personnel de direction du lycée professionnel", leur reproche-t-il.

Le rectorat va même plus loin dans sa réponse, en mentionnant dans son courrier l'article du Code pénal qui punit les dénonciations calomnieuses, leur rappelant qu'elles sont punies de cinq ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende.

Un courrier "choquant" selon Borne

Le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal a qualifié samedi de "honte" ce courrier envoyé aux parents quelques mois avant la mort de leur fils.

"Nous ne sommes toujours pas à la hauteur", a-t-il déploré, assurant qu'un "audit" allait être réalisé dans "l'ensemble des rectorats".

La Première ministre Élisabeth Borne a dénoncé de son côté sur notre antenne le ton "choquant" du courrier adressé aux parents. "Il y a eu manifestement défaillance sur le type de réponse adressé à des parents qui étaient extrêmement inquiets", dit-elle.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Harcèlement scolaire: ces parents dénoncent l'inaction de certains rectorats et chefs d'établissements