Du Sugar Hill Gang à Ice Spice, 30 morceaux pour retracer les 50 ans du hip-hop américain

Il y a 50 ans, le 11 août 1973 naissait le hip-hop. Ce jour-là, au rez-de-chaussée d'un immeuble HLM au 1520 Sedgwick Avenue, dans le Bronx, l'un des cinq arrondissements new-yorkais, un DJ d'origine jamaïcaine, Clive Campbell, alias DJ Kool Herc, innove.

En faisant tourner le même disque sur deux platines, il isole les séquences de rythmes et percussions et les fait durer dans les enceintes, préfigurant le "breakbeat", composante essentielle de la musique hip-hop.

Plus qu'un genre musical, la culture hip-hop a aujourd'hui conquis les Etats-Unis et le monde entier et s'est fait une place de choix dans une industrie de la musique qui lui a d'abord résisté. Retour sur cinq décennies d'histoire en 30 morceaux emblématiques du mouvement hip-hop.

1980

• Rapper’s Delight - The Sugar Hill Gang (1979)

Souvent présenté à tort comme le premier morceau de hip-hop - précédé de peu par King Tim III de Fatback Band - Rapper's Delight est en réalité le premier succès commercial d'un titre rap à l'international.

On doit notamment cette réussite à la chanteuse et femme d'affaire Sylvia Robinson qui repérera le groupe lors d'une soirée à New York et fondera en 1979 avec son époux, Joe, le premier label de hip-hop, Sugar Hill Record.

• Rappin' and Rocking the House - Funky Four Plus One (1979)

Formé en 1976, Funky Four Plus One est le premier groupe de hip-hop à compter une femme parmi ses membres, Sha-Rock, qui est ainsi considérée comme la première rappeuse de l'histoire de la musique.

Funky Four Plus One se fait connaître du grand public avec son premier single Rappin' and Rocking the House et signe un an plus tard sur le label Sugar Hill Record de Sylvia Robinson où il sortira l'un de ses plus grands tubes That's the Joint.

• The Breaks - Kurtis Blow (1980)

Signé sur le label Mercury en 1979, Kurtis Blow est le premier rappeur à rejoindre une grande maison de disques. À peine âgé de 20 ans, il dévoile en 1980 son premier album The Breaks, porté par son single éponyme qui deviendra la première chanson hip-hop de l'histoire à obtenir un disque d'or.

• The Message - Grandmaster Flash and The Furious Five (1982)

Pionnier du hip-hop, le DJ et producteur Grandmaster Flash s'associe avec son groupe Grandmaster Flash and the Furious Five pour sortir The Message en 1982. Il s'agit de l'un des premiers morceaux diffusés sur un support discographique à introduire un discours politiquement et socialement engagé en racontant le quotidien d'un habitant du Bronx et les difficultés auxquelles il est confronté.

Véritable hymne historique du hip-hop, The Message influencera durablement une grande partie des futures générations de rappeurs et sera samplé par de nombreux artistes tels que Ice Cube sur Check Yo Self, Puff Daddy sur Can't Nobody Hold Me Down et même en France par Kery James sur son titre Relève la tête.

• Roxanne's Revenge - Roxanne Shanté (1985)

Alors âgée de 14 ans, Roxanne Shanté, jeune artiste originaire du Queens, tombe sur le morceau du groupe UTFO, intitulé Roxanne, Roxanne qui se moque d'une femme prénommée Roxanne ne souhaitant pas répondre à ses avances.

Roxanne Shanté décide alors de répondre au groupe en se mettant dans la peau du personnage de Roxanne et dévoile Roxanne’s Revenge, considérée comme la première "diss track" - chanson violente et insultante ayant pour but d'attaquer un ou plusieurs adversaires - de l’histoire du hip-hop.

• Fuck tha Police - NWA (1988)

Parmi les premiers à populariser le gangsta rap aux États-Unis, le groupe N.W.A sort en 1988 son premier album Straight Outta Compton porté par l'un des singles Fuck tha Police, qui dénonce les violences policières et le profilage racial vis-vis de la communauté Afro-américaine.

Sans doute le single le plus controversé du groupe au vu de ses paroles virulentes à l'encontre des forces de l'ordre, Fuck tha Police vaudra à N.W.A une lettre d'avertissement de la part du FBI, jugeant le morceau trop explicite et violent.

1990

• Queen Latifah - U.N.I.T.Y (1993)

Issu du troisième album studio de Queen Latifah, Black Reign, U.N.I.T.Y dénonce la place des femmes dans la société, en abordant les questions du harcèlement de rue, de la violence domestique et des insultes à l'encontre des rappeuses au sein de l'industrie hip-hop.

En 1995, U.N.I.T.Y, qui sample le titre Message from the Inner City de The Crusaders, remporte le Grammy Award de la meilleure performance rap en solo et fait de Queen Latifah, la première rappeuse - avec Salt-N-Pepa la même année - à recevoir une telle récompense.

• N.Y. State of Mind - Nas (1994)

Face au succès retentissant du rap West Coast avec The Chronic de Dr. Dre, Nas participe à la renaissance de la scène hip-hop de Queensbridge et de la East Coast avec son album emblématique Illmatic, porté par le single N.Y. State of Mind.

Véritable hymne de la ville de New York, N.Y. State of Mind, produit par le légendaire DJ Premier, qui sample les morceaux de jazz Mind Rain de Joe Chambers et Flight Time de Donald Byrd, va propulser la carrière de Nas. Elle reste aujourd'hui l'une de ses chansons les plus populaires et constitue un classique de l'histoire du hip-hop.

• Juicy - The Notorious B.I.G (1994)

Extrait du tout premier album de Biggie, Ready to Die, Juicy est l'un des premiers morceaux hip-hop à raconter l'ascension d'un rappeur vers la célébrité. The Notorious B.I.G y aborde son enfance, vécue dans les quartiers pauvres de Brooklyn, son rêve de devenir artiste et sa réussite dans l'industrie musicale.

Sur Juicy, Biggie sample le titre Juicy Fruit de Mtume. Le refrain du morceau est quant à lui chanté par le groupe féminin de R&B Total.

• Dear Mama - 2Pac (1995)

Considéré comme l'une des chansons les plus émouvante de la discographie de Tupac, Dear Mama relate l'enfance très pauvre du rappeur et l'amour de celui-ci pour sa mère, Afeni Shakur, souffrant d'une addiction au crack.

Treize ans après la mort du rappeur, tué par balles, sa chanson Dear Mama a été intronisée en 2009 dans le Registre national des enregistrements (National Recording Registry) au sein de la bibliothèque du Congrès américain pour son importance culturelle et historique.

• Doo Wop (That Thing) - Lauryn Hill (1998)

Premier single solo de Lauryn Hill présent sur son album The Miseducation of Lauryn Hill, Doo Wop (That Thing) connaît un véritable succès commercial et se hisse directement à la première place du classement Billboard Hot 100 lors de sa sortie en 1998.

Critique sociale des relations hommes-femmes, et des stéréotypes de genre, Doo Wop (That Thing) permet à Lauryn Hill de remporter le Grammy Award de la meilleure prestation vocale R&B féminine ainsi que celui de la meilleure chanson R&B en 1999.

• Still D.R.E - Dr. Dre ft. Snoop Dogg (1999)

Après le succès de son album The Chronic et son départ du label Death Row Records, Dr. Dre traverse une période de creux dans sa carrière. C'est alors qu'il dévoile son album 2001, en 1999, porté par le single Still D.R.E..

Reconnaissable entre mille grâce à ses accords de piano mythiques, ce morceau, en collaboration avec Snoop Dogg, deviendra le plus grand hit de Dr. Dre. Sur ce titre, le rappeur en profite pour répondre à ses détracteurs qui lui prédisaient un fin de carrière.

2000

• The Real Slim Shady - Eminem (2000)

Pas prévu à l'origine sur l'album The Marshall Mathers LP, The Real Slim Shady est écrit par Eminem quelques heures avant le rendu final de son disque. Le rappeur y incarne son alter-ego sadique et violent "Slim Shady" pour s'en prendre aux stars de la musique de l'époque telles que Britney Spears, Christina Aguilera ou Justin Timberlake.

Véritable succès dans le monde entier, The Real Slim Shady remporte de multiples récompenses telles que le MTV Video Music Award du meilleur clip ou le Grammy Award de la meilleure performance solo de rap en 2000.

• Get Ur Freak On - Missy Elliott (2001)

Considérée comme la "reine du rap" par les critiques américains, Missy Elliott pioche avec son morceau Get Ur Freak On dans la culture indienne avec une rythmique emblématique inspirée du style de musique et de danse bhangra, provenant de la région du Pendjab et jouée sur un tumbi, instrument à corde indien. Une idée que l'on doit au producteur et rappeur Timbaland.

Get Ur Freak On va fortement contribuer à la popularité de Missy Elliott qui est devenue en 2023 la première artiste hip-hop à être nommée et intronisée au Rock and Roll Hall of Fame.

• In Da Club - 50 Cent (2003)

Hymne d'anniversaire de toute une génération, In Da Club était à l'origine destiné à Eminem et son groupe D12 pour la bande originale du film 8 Mile. Mais impressionné par le talent de 50 Cent, l'interprète de The Real Slim Shady décide de lui donner le morceau lors d'une rencontre avec Dr. Dre en 2002.

Incapable de choisir quel morceau sera le single de son premier album Get Rich or Die Tryin', 50 Cent décide avec Eminem et Dr. Dre de laisser cette sélection au hasard en tirant à pile ou face. Résulat, In Da Club sera adoptée comme single au détriment du morceau If I Can’t'.

• 99 Problems - JAY-Z (2003)

Célèbre pour sa punchline "I got 99 problems, but a bitch ain't one", 99 Problems a été produite par Rick Rubin, cofondateur de Def Jam Recordings, pour le huitième album studio de Jay-Z, The Black Album, en 2003.

Son refrain emblématique est directement inspiré du single 99 Problems d'Ice-T sorti en 1993 sur son album Home Invasion et sample également la rythmique du morceau Big Beat de Billy Squire.

• Can’t Tell Me Nothing - Kanye West (2007)

Chanson préférée de Kanye West sur l'ensemble de sa discographie, Can’t Tell Me Nothing aborde le rapport de l'artiste à la religion et à la célébrité. Comme une prémonition annonçant ses frasques futures, Kanye West y rappe notamment que la pression de la notoriété le fait "agir encore plus bêtement".

Controversé depuis ses multiples dérapages et propos ouvertement antisémites, Kanye West a récemment été invité par Travis Scott lors de son concert à Rome début août pour interpréter ce morceau sur scène.

• Day 'n' Nite - Kid Cudi (2009)

C'est grâce à ce morceau publié sur MySpace en 2007, que Kid Cudi se fait connaître du grand public. Sortie officiellement sur son premier album Man on the Moon: The End of Day, Day 'n' Nite sera par la suite remixée par les DJs italiens Crookers faisant du morceau un tube à l'échelle mondiale.

Utilisée sur la bande-originale du film Projet X en 2012, la version électro de Day 'n' Nite surpasse le succès commercial du morceau d'origine et permet à Kid Cudi de se forger une renommée à l'international.

2010

• Roman's Revenge - Nicki Minaj (2010)

Dans ce titre, extrait du premier album de Nicki Minaj Pink Friday, la rappeuse se met en scène avec Eminem dans la peau de leurs alter-egos respectifs Roman Zolanski et Slim Shady.

À sa sortie en 2010, Roman's Revenge - inspirée du diss track Roxanne's Revenge de Roxanne Shanté - provoque un clash entre Nicki Minaj et la rappeuse Lil' Kim, cette dernière estimant que les paroles de la chanson lui étaient destinées. En 2011, Nicki Minaj sortira un remix de son morceau en duo avec son mentor, Lil'Wayne.

• Drake - Started From the Bottom (2013)

Premier single de l’album Nothing Was The Same, Started From The Bottom a initialement été posté en février 2013 sur Soundcloud sans aucune promotion. Dans ce morceau, le rappeur canadien évoque son parcours vers le succès, parti du bas de l'échelle pour arriver, grâce à son travail, au sommet de l'industrie musicale.

Lors de sa sortie, Started From The Bottom a créé le débat autour du soi-disant début de carrière "au plus bas de l'échelle" de Drake, qui s'était fait connaître dès son adolescence dans la série Degrassi: The Next Generation.

Le rappeur avait alors répondu à ces critiques expliquant avoir grandi dans une famille pauvre, avec une mère très malade et qu'il n'avait pour seule source de revenus, l'argent généré par son travail d'acteur à la télévision canadienne.

• Look at Me! - XXXTENTACION (2015)

Premier single du rappeur américain XXXTentacion, Look At Me! est dévoilé pour la première fois sur le compte SoundCloud de Rojas, le coproducteur de la chanson en 2015 avant d'être officiellement commercialisé en 2016.

Deux ans après la sortie du morceau, XXXTentacion dévoile son clip sur YouTube. Souhaitant dénoncer la condition des jeunes Afro-américains aux États-Unis et s'en prendre aux suprémacistes blancs, le rappeur se met notamment en scène pendu à un arbre.

Il montre également dans cette vidéo des images des crimes les plus marquants commis à l’égard des personnes noires aux États-Unis, tels que lynchage d'Emett Till en 1955 où l'attaque à la voiture-bélier contre des manifestants antiracistes lors d'un rassemblement de l'extrême droite américaine à Charlottesville en 2017.

• Alright - Kendrick Lamar (2015)

Considéré comme hymne non officiel du mouvement Black Lives Matter, le morceau Alright et son refrain en apparence optimiste "We gon’ be alright" (Nous allons nous en sortir) dénonce en réalité les discriminations et les violences policières contre les Afro-américaines aux États-Unis.

Après la tendance dans les années 2000 au rap dit bling-bling, Kendrick Lamar marque avec ce titre, produit par Pharrell Williams, un retour au gangsta rap engagé. La plume militante et fédératrice du rappeur sera d’ailleurs récompensée par un prix Pulitzer en 2018, une première pour un rappeur dans l’histoire de la musique.

• SICKO MODE - Travis Scott (2018)

Bien que non crédité sur le morceau, Sicko Mode, sorti sur l'album Astroworld, marque la troisième collaboration entre Travis Scott et Drake. Mais le rappeur canadien a bien failli ne jamais figurer sur ce morceau: ce dernier a envoyé son couplet à deux heures du matin le jour de la sortie d'Astroworld.

Le terme "Sicko" a été inventé par Drake et ses amis canadiens pour définir quelqu'un qui se donne à fond dans ses projets et son travail. Cette expression peut également s’orthographier "6cko" en hommage aux codes postaux de la ville de Toronto, 416 et 647 d'où est originaire Drake.

Sicko Mode sera la première chanson hip-hop de l'histoire à rester au moins 30 semaines dans le top 10 du classement Billboard Hot 100.

• Welcome to the Party - Pop Smoke (2019)

Production du britannique 808Melo, Welcome to the Party est le premier succès de Pop Smoke qui permet au rappeur de populariser la drill, un sous-genre du rap, très sombre et violent, né à la fin des années 2000 à Chicago, caractérisé par un tempo irrégulier ultra rapide, à 140 BPM, et des basses crépusculaires.

Présent sur la première mixtape de Pop Smoke, Meet the Woo, Welcome to the Party a eu droit à deux remix avec Nicki Minaj et Skepta. Grâce au succès ce morceau, la drill s'exportera dans le monde entier notamment au Royaume-Uni ou en France avec des artistes tels que Central Cee, Gazo ou encore Ziak.

2020

• Good News - Mac Miller (2020)

Good News est le premier single de Mac Miller à être dévoilé après sa mort en septembre 2018. Il est également le premier extrait de l'album posthume Circles. Malgré l'ambiance assez calme et entraînante du morceau, Mac Miller explique dans son texte être partagé entre ses démons qui l'entraînent vers le bas et l'envie d'aller mieux, alors que son entourage ne veut s'interesser à lui que quand il va bien.

• WAP - Cardi B ft. Megan Thee Stallion (2020)

Dans WAP - acronyme de Wet Ass Pussy - Cardi B et Meghan Thee Stallion se réapproprient leur rapport à leur corps et à leur sexualité en évoquant le thème du cunnilingus, des désirs sexuels et du plaisir féminin.

Bien que critiqué par la frange conservatrice américaine, ce morceau, qui sample la chanson Whores in This House du DJ américain Frank Ski, a été largement salué par la critique pour son message positif à propos de la libération sexuelle des femmes.

Son clip, qui comporte des scènes assez explicites a été censuré dans plusieurs pays dont le France où certains passages floutés étaient accompagnés d'un avertissement d'âge lors de leur diffusion à la télévision. Cette controverse n'a toutefois pas empêché à WAP de connaître un succès commercial, notamment sur TikTok, devenant le premier duo féminin à se hisser à la première place du classement Billboard Hot 100.

• Industry Baby - Lil Nas X ft. Jack Harlow (2021)

En procès contre Nike en 2021 pour une polémique autour de la création d'une paire de "Satan Shoes", des baskets Nike à l'imagerie satanique et qui contiendrait une goutte de sang humain, Lil Nas X dévoile son nouveau tube Industry Baby et se met en scène, dans son clip, en tant que détenu dans la prison fictive de Montero, condamné en raison de son homosexualité.

Aidé par son codétenu, le rappeur Jack Harlow, en featuring sur le titre, Lil Nas X parvient à s'évader de sa cellule, qui représente la position de l'artiste dans l’industrie de la musique, empêché d’exprimer ouvertement sa sexualité en tant qu'homme noir.

• Just Wanna Rock - Lil Uzi Vert (2023)

Explorant les sous-genre du rap, Lil Uzi Vert s'essaye avec Just Wanna Rock à la Jersey club, style musical provenant de New Jersey caractérisé par une basse lourde issue du hip-hop, des sonorités électros et un rythme rapide entre 130 et 140 BPM.

Également populaire en France, la Jersey club a ensuite évolué vers un style plus proche du hip-hop, empruntant souvent à la drill, appelé club rap ou Jersey drill, portée par des rappeurs tels que Kerchak ou Favé.

• Princess Diana - Ice Spice ft. Nicki Minaj (2023)

Reconnaissable grâce à son afro rousse, Ice Spice, la nouvelle sensation drill originaire du Bronx, fait ses débuts avec un premier EP, Like..?, dont est extrait le single Princess Diana. Ce titre, en collaboration avec son idole d'enfance, Nicki Minaj, fait référence au surnom "la princesse du peuple" donné à Ice Spice en raison de son authenticité, un titre initialement attribué à la princesse Diana.

Fort de ce succès, Ice Spice et Nicki Minaj ont réitéré leur collaboration sur le titre Barbie World, sample du groupe Aqua, présent sur la bande-originale du film Barbie de Greta Gerwig, sorti mi-juillet.

Article original publié sur BFMTV.com