La Suède expérimente l'école non genrée ou pédagogie neutre

Elle repose en effet sur le sexe déterminé par les chromosomes et par lequel les parents désignent leur enfant. Mais elle se définit aussi en fonction des rôles attribués au masculin et au féminin par la société et la famille dans lesquelles chacun grandit. Enfin, s’imbriquent des aspects subjectifs : le sentiment d’appartenance à un sexe et l’appropriation individuelle des codes de masculinité ou de féminité socialement définis. C’est une construction à la fois très personnelle et très influencée par l’environnement social de l’individu.

En Suède, plusieurs écoles non genrées ont vu le jour depuis un amendement de 1998 enjoignant les établissements à travailler contre les stéréotypes de genre. Il s’agit de l’équivalent de crèches et d’écoles maternelles accueillant des enfants de 1 à 6 ans. Dans ce cadre, ceux-ci sont tous désignés par le pronom neutre hen, équivalent de "iel" en suédois, et des termes comme "camarade" ou "enfant" remplacent les mots distinguant les filles ou les garçons. Les jeux et les livres sont soigneusement choisis pour éviter toute représentation stéréotypée et chaque activité est proposée à l’ensemble des élèves sans préjuger de leurs préférences. Mais quelle leçon peut-on tirer de cette méthode éducative ? À vrai dire, jusqu’à présent, peu de chercheurs se sont penchés sur la question. Selon une étude de 2017, les enfants de 3 à 6 ans scolarisés dans des structures non genrées suédoises avaient tendance à jouer plus volontiers avec un enfant inconnu (...)

(...) Cliquez ici pour voir la suite