Le style Françoise Hardy ? L’antifashion

Au rayon des incarnations du chic français, cette notion qui flatte l'orgueil national et que l'on a tant de mal à définir, Françoise Hardy, morte le 11 juin à 80 ans, a sans doute une place à part. Sans doute car elle émerge et s'affirme différente alors qu'au début des années 1960, la féminité s'exprime de manière ultrasexualisée avec Brigitte Bardot, ses chignons s'effondrant gentiment, son bandeau, ses pieds nus, ses Vichy, ses pantalons corsaire et parfois sa nudité en figure de proue.

Sans doute car son destin bascule grâce à l'objectif de Jean-Marie Périer qui avant les autres capte l'aura particulière de la jeune fille, sa singularité, la distance qu'elle impose mine de rien et qui rime avec timidité plus qu'avec orgueil.

La chanteuse et actrice française Françoise Hardy à Amsterdam, le 16 décembre 1969. © Alamy / Alamy/ABACA

Sans doute car dès lors, l'image de Françoise Hardy va être associée à une nouvelle génération de couturiers qui bousculent les codes rigides du « chic à la française », des variations métalliques de Paco Rabanne – elle cliquettera plusieurs fois dont en robe blanche à plaques en couverture de Elle en 1965 ou en or et diamants en 1968 –, au prêt-à-porter de Yves Saint Laurent – même si Catherine Deneuve lui ravit la palme de femme Saint Laurent avec Belle de jour –, via surtout André Courrèges et son minimalisme futuriste – elle avouera : « Avec le recul, si je devais avoir un lien avec un grand couturier, ça ne pouvait être qu [...] Lire la suite