Stevenson, l’enfance à l’abordage

La réputation d’auteur pour enfants colle à Stevenson, et souvent comme une réserve plus que comme un hommage. Marc Porée note dans son Introduction à ce troisième volume de ses Œuvres en Pléiade que l’écrivain mort aux Samoa en 1894, à 44 ans, ne fait son entrée dans ce «Gotha littéraire» qu’est la Norton Anthology of English Literature qu’en 2006. Mais qu’est-ce qu’un enfant pour l’auteur de l’Ile au trésor et de l’Etrange Cas du Docteur Jekyll et de M. Hyde ?

Dans «Une humble remontrance» (qu’a publié Michel Le Bris dans Une amitié littéraire : Henry James et Robert Louis Stevenson, en Petite Bibliothèque Payot), c’est l’auteur de Ce que savait Maisie et Washington Square qui prend la leçon pour avoir voulu la faire à l’autre (les deux deviendront les meilleurs amis du monde). James écrivant «j’ai été un enfant, mais je ne suis jamais parti à la recherche d’un trésor enfoui», Stevenson le corrige dans les grandes largeurs : «Voilà, en vérité, un paradoxe provocateur, car s’il n’a jamais été à la recherche d’un trésor caché, c’est la preuve qu’il n’a jamais été un enfant. Il n’y a jamais eu d’enfant (à part Maître James) qui n’ait cherché de l’or, ait été pirate ou chef militaire ou bandit de grands chemins, qui n’ait combattu, subi un naufrage et enduré la prison, taché ses petites mains de sang, vaillamment sauvé une bataille perdue et triomphalement protégé l’innocence et la beauté.» Ce troisième volume Pléiade ne regroupe pas les textes les plus célèbres de Stevenson : on y trouve Catriona, que les Français connurent un temps comme deuxième partie des Aventures de David Balfour, et le recueil Veillée des îles avec «la Plage de Falesa». Mais aussi les Fables et les deux romans inachevés écrits avec Lloyd Osbourne, le fils de Fanny Osbourne devenue Fanny Stevenson : Saint-Yves et Hermiston. Et surtout le Creux de la vague, écrit également avec Lloyd Osbourne mais achevé (en 1893), où il doit bien être question d’enfants puisqu’il n’y est question, à sa manière, (...) Lire la suite sur Liberation.fr

Ritournelle des faubourgs
La crue c’est du tout cuit
Le dégel des espions
Ecran de fumée maternel
«La lecture exacerbe la vie, écrire aussi mais en intraveineuse»