Steve Bannon souhaite préparer les futurs leaders ultra conservateurs

Steve Bannon est le stratège à l'origine de l'élection de Donald Trump. L'ex-conseiller du président américain souhaite préparer les futurs leaders ultra-conservateurs d'Europe dans un institut catholique situé près de Rome, en Italie. Interview du directeur de l'académie. L'homme d'affaire et militant ultra-conservateur américain n'exerce certes plus de responsabilités depuis son éviction de la Maison Blanche en août 2017, mais il continue sa croisade idéologique . L'ex conseiller ultra-conservateur du président américain entretient depuis plusieurs années des liens avec le cardinal catholique, Raymond Burke. Les deux hommes ont une vision commune sur l'Islam, qu'ils considèrent comme une menace pour l'Occident. Les deux hommes s'estiment ostracisés par les élites intellectuelles et ont décidé d'unir leurs forces. L'institut catholique Dignitis Humanae, soutenu financièrement par Bannon, et présidé par le cardinal Burke vise à former les futurs leaders de la droite dite alternative. Notre journaliste Alberto De Filippis a rencontre Benjamin Harnwell, le directeur de cette académie politique ultra-conservatrice. Alberto De Filippis, Euronews : Quel est le but de cet institut ? Benjamin Harnwell : Il s'agit d'aider les politiciens chrétiens à être plus activement chrétiens dans leurs travaux. Quand les hommes politiques votent la loi, quand ils apportent leur contribution, ils le font sur la base de leurs principes et de leurs convictions les plus profondément enracinées. Et pour quelqu'un de religieux, ces principes viennent naturellement de leur foi. Je crois qu'il y a une haine envers Jésus-Christ au travail, en politique. Et tous ceux qui se sont battus pour le droit à la vie, pour la famille, dans une assemblée législative, savent ce que c'est que de s'opposer à cette haine. Et je vois qu'il y a une haine contre l'affirmation que l'homme a été fait à l'image de Dieu. Je veux défendre ce principe car c'est très importan t. Alberto De Filippis : Comment l'institut est-il financé? Benjamin Harnwell : Nous sommes financés par des bienfaiteurs privés. Nous n'avons pas de fonds institutionnels. Nous n'avons jamais cherché à obtenir des fonds de l'Union Européenne ou de l'Église catholique. Nous sommes soutenus par un groupe de personnes qui apprécie notre travail. Alberto De Filippis : Comment et quand Steve Bannon est-il intervenu dans l'institut ? Benjamin Harnwell : Steve est intervenu lors de la conférence de l'institut en 2014. Et l'un des thèmes principaux était que le concept de l'ouest judéo-chrétien était attaqué et que nous devions le défendr e. Alberto De Filippis : Est-il possible de discuter avec l'Islam ? Benjamin Harnwell : Je pense définitivement que nous menons un combat existentiel avec la sphère islamique. Fondamentalement, le christianisme et le judaïsme disent que l'homme a été fait à l'image de Dieu. C'est absolument fondamental car dans l'Islam, seuls les musulmans ont des droits. Si vous n'êtes pas musulman, vous êtes soit convertis de force, soit tués, ou soumis. Alberto De Filippis : Islam signifie soumission ? Benjamin Harnwell : Exactement. Donc il y a là un vrai combat existentiel, à plusieurs niveaux, mais je pense certainement qu'il y a aussi une question anthropologiq ue. Alberto De Filippis : Monsieur Harnwell, êtes vous d'accord avec cette phrase de monsieur Bannon : "l'Église catholique est l'une des pires instigatrice de cette politique d'ouverture des frontières"? Benjamin Harnwel l : Je pense que le manque d'équilibre dans les prises de positions de l'Église catholique n'aide pas à régler le problème. Je n'ai aucun problème à ce que le Pape prenne des positions politiques spécifiques sur ces questions. Mais j'ai un problème quand d'autres personnes disent que je n'ai pas le droit de m'exprimer parce que le Pape a déjà parlé de ces sujets sensibles. Ce n'est pas une question de dogme doctrinal. Il est important de dire ce que l'Église catholique est, et ce qu'elle n'est pas. Et elle n'est pas un culte protestant nord-américain dans un bunker, comme la branche des Davidiens, dans laquelle il y a un leader dont il faut suivre les positions à tout prix. L'Église catholique est différente de ça. Le rôle du Pape est de sauvegarder, de préserver et d'être le dépositaire de la foi. Alberto De Filippis : Etes-vous d'accord avec la politique migratoire du gouvernement italien ? et que pensez vous de Matteo Salvini ? Benjamin Harnwell : Je pense que Matteo Salvini est un homme bien, un grand patriote, un ministre très compétent. Il fait ce qu'il a dit qu'il ferait alors que tout le monde disait qu'il n'en serait pas capable. Et je pense qu'il doit être respecté pour ça. Je pense qu'il n'y a rien de non-catholique, ou de non-chrétien dans ce qu'il fait. Il donne la priorité aux italiens, je pense qu'il fait un bon travail, et je lui souhaite bonne chance.