Steffi Niederzoll, réalisatrice : “‘Sept hivers à Téhéran’ est un film contre la peine de mort”

“Ce n’est pas un film qui se regarde facilement. C’est un film qu’on doit endurer. Mais qu’il faut visionner à tout prix”, prévient la Berliner Zeitung. Sept hivers à Téhéran est le premier long-métrage de l’Allemande Steffi Niederzoll, 41 ans. Présenté à la dernière Berlinale, ce documentaire retrace une histoire douloureuse : celle de Reyhaneh Jabbari, une jeune Iranienne de 26 ans, pendue en 2014 pour meurtre. En essayant de se défendre contre un homme qui tentait de la violer, elle l’avait poignardé, et tué.

Qualifié de “bouleversant” par Die Tageszeitung, un autre quotidien berlinois, le film retrace aussi le parcours de la famille de Reyhaneh, qui a accompagné celle-ci tout au long de son chemin de croix judiciaire, depuis son arrestation jusqu’à l’exécution de la peine, en passant par les séances de torture, la parodie de procès et les épreuves de la prison. C’est la famille qui a fourni à la réalisatrice nombre des photos et des enregistrements audio ou vidéo qui irriguent son film, autant de documents clandestins sur les prisons de femmes en Iran.

Lors de la Berlinale, Steffi Niederzoll a accordé un entretien au quotidien berlinois Die Tageszeitung. C’est cette interview que nous vous proposons ci-dessous.

DIE TAGESZEITUNG Steffi Niederzoll, votre documentaire existe grâce à des enregistrements sonores de Reyhaneh Jabbari en prison. Comment ces documents et les textes [qu’elle écrivait en détention] vous sont-ils parvenus ?

STEFFI NIEDERZOLL Essentiellement parce que Reyhaneh avait droit à un coup de téléphone de deux minutes par jour. Et surtout parce que, en 2014, sa mère a enregistré leurs conversations. C’est comme ça qu’il a été possible de faire sortir assez rapidement des textes de la prison, sans passer par l’administration pénitentiaire.

La ligne téléphonique n’était pas surveillée ?

Si, et ça ne marchait pas à tous les coups, elles étaient écoutées.

Dans votre film, on voit également des images prises de l’intérieur de la prison d’Evin [à Téhéran].

Certaines personnes ont pris des risques insensés pour faire entrer des téléphones portables et faire sortir ces photos. Je n’aurais jamais pu faire ce film sans le courage de tous ces Iraniens et Iraniennes.

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