Starship : pourquoi l'explosion de la fusée après son lancement n'est pas un échec total pour SpaceX
La plus grande fusée du monde, conçue par SpaceX, a explosé en vol peu après son premier décollage au Texas. Un dénouement que n'espérait pas la société américaine, mais qui n'éclipse pas l'exploit spatial accompli ce jeudi.
"Nous avons beaucoup appris pour le prochain essai de décollage dans quelques mois". C'est un message de félicitations qu'a adressé Elon Musk aux équipes de SpaceX après le premier vol test de Starship, la plus grosse fusée au monde, qui a décollé ce jeudi avant d'exploser quelques minutes plus tard.
Le patron de la Nasa, Bill Nelson, a également félicité SpaceX. "Toute grande réussite dans l'Histoire a demandé un certain niveau de risques calculés", a-t-il tweeté, en disant avoir "hâte" du prochain test.
Jean-François Clervoy, astronaute et fondateur d'Air Zéro G et invité de BFMTV, confirme que le dénouement du lancement de cette fusée prometteuse à plus d'un titre n'entache en rien l'exploit accompli ce jeudi par la société américaine.
"Le décollage s'est bien passé malgré quelques moteurs qui ne se sont pas allumés", a souligné l'astronaute, ajoutant que "SpaceX va beaucoup apprendre de cette information".
La séparation des étages ratée, mais le décollage réussi
Ce jeudi, le plan de vol était le suivant : environ trois minutes après le décollage, Super Heavy devait se détacher et retomber dans les eaux du golfe du Mexique. Une séparation qui n'a pas eu lieu, entraînant par la suite l'explosion de la fusée.
Si la séparation avait été réussie, le vaisseau Starship devait ensuite allumer ses six moteurs et continuer seul son ascension, jusqu'à plus de 150 km d'altitude, puis retomber dans l'océan Pacifique après un peu moins d'un tour de Terre. Il n'en demeure pas moins que si la séparation n'a pu se faire correctement, le lancement, lui, a pu avoir lieu sans trop de difficultés.
Starship, qui n'avait encore jamais volé dans sa configuration complète, est à la fois plus grande que la nouvelle méga-fusée de la Nasa, SLS, et que la légendaire Saturn V, la fusée du programme lunaire Apollo. La poussée au décollage de Starship est aussi environ deux fois plus puissante que ces deux autres lanceurs.
Le pas de tir épargné
Dans une gigantesque boule de feu, la fusée de 120 mètres de haut s'est arrachée du sol vers 8h30 heure américaine sous les cris de joie des employés de SpaceX. Le théâtre de ce spectacle très attendu était la base spatiale Starbase, située à l'extrême sud du Texas, aux États-Unis.
Mais quelques minutes après s'être élevée dans les airs, la fusée a finalement explosé au-dessus de la mer, pour une raison qui reste à déterminer. Le but de ce test était de récolter un maximum de données pour améliorer les prototypes suivants. "Nous avons réussi à quitter le pas de tir, ce qui honnêtement était tout ce que nous espérions", a déclaré une ingénieure de SpaceX, Kate Tice, lors du direct vidéo de la société.
Avant même le lancement de ce jeudi, Elon Musk avait d'ailleurs tenu à tempérer les attentes, en déclarant qu'atteindre l'orbite du premier coup était peu probable. "Je voudrais revoir mes attentes à la baisse", avait confié dimanche dernier l'entrepreneur américain.
"Si nous nous éloignons suffisamment de la rampe de lancement [...] je pense que je considérerais cela comme un succès. Il suffit de ne pas détruire le pas de tir", avait alors assuré Elon Musk.
Article original publié sur BFMTV.com
VIDÉO - La Minute d'Elon Musk