Stéphane Ashpool Meneur de jeux

Le créateur et chef de bande parisien, qui présente ce vendredi la nouvelle collection de sa marque Pigalle, puise son inspiration dans la rue pour élaborer un univers entre sport et couture.

Dans son grand atelier blanc planté au cœur de Château-Rouge, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, Stéphane Ashpool contemple le chemin parcouru. Dix ans de travail mené à petits pas non loin de là, à Pigalle, qui est aussi le nom de sa marque de vêtements. En faisant de son quartier un logo imprimé sur des sweats et des tee-shirts en 2008, alors qu’il n’avait que 25 ans, il a participé à extraire Pigalle de sa réputation (les putes et la violence pour la faire courte). Et marqué la mutation du secteur (la gentrification rampante et le calme qui va avec) qui n’a fait que s’amplifier ces dernières années. Pigalle est devenu autre chose qu’une marque de streetwear : une petite maison de mode masculine qui puise son histoire dans les rues de Paris et le basket, avec un résultat protéiforme.

A 36 ans, Stéphane Ashpool, grand gaillard droit dans ses bottes, au caractère brut qu’on a connu mal trempé et qu’il assouplit avec l’âge et l’expérience, poursuit sa carrière avec plusieurs casquettes : il est à la fois entraîneur de basket, chef d’entreprise, styliste, chorégraphe, organisateur de soirées et producteur de musique. Avec Pigalle, il a réussi ce que tant d’autres marques en manque d’authenticité échouent à faire faute de sincérité : se constituer une communauté, développer un storytelling fort, partir du local (il a ouvert sa première boutique dans le IXe arrondissement en 2008) pour toucher des publics dispersés jusqu’en Asie et aux Etats-Unis. Il évolue en bande ; Pigalle a été immédiatement validé par la jeunesse et vite porté par des stars XXL qui diffusent son logo comme personne. Il fait une mode pour hommes très portée par les femmes et multiplie les activités avec un cœur à triple entrée qui bat au centre : la mode, la musique et le sport.

Depuis dix ans, il présente (...)

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