« Squid Game » aux Emmy Awards, une nomination historique

Seong Gi-hun, le personnage principal de
Netflix Seong Gi-hun, le personnage principal de "Squid Game" sera de retour dans la saison 2.

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Lee Jung-jae, qui incarne le personnage de Seong Gi-hun dans « Squid Game », est nommé pour l’Emmy Award du meilleur acteur ce lundi 12 septembre 2022

EMMY AWARDS - Sera-t-elle la première production en langue non anglaise à être élue meilleure série dramatique ? La sanglante série coréenne Squid Game va affronter une compétition féroce, ce lundi 12 septembre aux Emmy Awards 2022, où elle a une chance d’entrer dans l’histoire.

Sombre et violente dénonciation des dérives du capitalisme, dans laquelle des misérables s’entretuent lors de jeux d’enfants cruels avec l’espoir de remporter des millions, le succès planétaire de Netflix pourrait devenir la vedette de cette compétition, équivalente des Oscars de la télévision américaine. Un succès qui s’inscrirait dans les pas du film coréen Parasite, qui avait remporté l’Oscar du meilleur film en 2020 faisant voler en éclat ce que son réalisateur Bong Joon-ho avait appelé « la barrière des sous-titres ».

Mise en ligne en septembre 2021 sur Netflix, la première saison et ses 9 épisodes avaient été vus (au moins en partie) par quelque 111 millions de foyers abonnés en l’espace d’un mois, signant le meilleur démarrage d’une série sur la plateforme de streaming. Avant que le phénomène se poursuive dans les mois suivants pour le meilleur — l’acteur de 77 ans O Yeong-su, qui joue le « numéro 001 » avait obtenu un Golden Globes — et pour le pire — entraînant des jeux d’imitation dangereux dans les cours d’école.

En juillet dernier, lors de l’annonce de la liste des nommés aux Emmy Awards, Squid Game était déjà entrée dans l’histoire comme la première production dans une langue autre que l’anglais à concourir dans la catégorie phare de meilleure série dramatique. Elle collectionne en tout 14 nominations, dans les catégories de meilleur acteur et meilleur actrice dans un rôle secondaire, meilleur acteur principal, meilleure réalisation dramatique ou meilleur scénario dramatique.

Mais pour l’emporter à Los Angeles, la série devra devancer un sérieux concurrent : Succession, production déjà récompensée il y a deux ans pour sa chronique d’une puissante famille dont les membres complotent et s’entre-déchirent. « C’est assez difficile de faire face à ce mastodonte de HBO », remarque le chroniqueur cinéma de Deadline Pete Hammond, en rappelant que la série américaine semble mener la danse avec 25 nominations.

Ce spécialiste mise toutefois sur un prix de meilleur acteur pour Lee Jung-jae, l’acteur principal de Squid Game. De quoi faire du Sud-Coréen le premier gagnant de ce prix pour une performance dans une autre langue que l’anglais.

Les séries Severance (Apple TV+), métaphore inquiétante sur le monde du travail, et Ozark (Netflix), qui explore le blanchiment d’argent et les vices de la classe moyenne américaine, visent elles aussi le prix de la meilleure série dramatique. Dans ce genre de séries, Zendaya, déjà récompensée en 2020, a toutes les chances d’être encore élue meilleure actrice pour son rôle d’adolescente toxicomane dans Euphoria.

« Ted Lasso » favorite chez les comédies

Côté comédies, Ted Lasso (Apple TV+), vainqueur l’an dernier, semble bien parti pour rempiler. Dans la série, Jason Sudeikis incarne un entraîneur de football américain parachuté dans une équipe de foot anglaise. Nommé dans la catégorie meilleur acteur d’une comédie, il affronte Bill Hader, pour son rôle de tueur à gages qui se rêve en star hollywoodienne dans la série Barry, qui reprend après un hiatus de trois ans dû à la pandémie.

Chez les femmes, Jean Smart est largement pressentie pour être à nouveau élue comme meilleure actrice, pour sa performance dans Hacks, une comédie où elle campe le rôle d’une humoriste vieillissante de Las Vegas, forcée de se réinventer sur scène.

Comme chaque année, la catégorie mini-série, qui récompense les productions limitées à une seule saison, apportera du sang neuf. Quatre des cinq prétendants s’inspirent de scandales réels.

Dopesick examine la dépendance meurtrière des Etats-Unis aux opioïdes, The Dropout aborde la fraude montée par la start-up médicale Theranos, Pam and Tommy retrace les dessous de la publication de la sex-tape de Pamela Anderson, et Inventing Anna suit l’histoire d’une jeune Russe qui a longtemps trompé le gotha new-yorkais en se faisant passer pour une riche héritière allemande.

Mais dans cette course très serrée, la satire tragi-comique The White Lotus, qui tacle l’hypocrisie ambiante d’un hôtel de luxe hawaïen, est donnée favorite par les experts.

« Je pense que Michael Keaton est quasiment assuré d’être élu meilleur acteur dans une mini-série », pour son rôle dans Dopesick, pronostique Pete Hammond. Le critique pressent aussi une récompense pour Amanda Seyfried, qui joue la patronne déchue de Theranos dans The Dropout.

Organisée dans un théâtre de Los Angeles, avec tapis rouge et défilé de stars, la cérémonie marque un retour à la normale cette année, après de précédentes éditions marquées par la pandémie et les règles de distanciation sociale.

Elle sera présentée par l’humoriste américain Kenan Thompson, une figure bien connue de l’émission Saturday Night Live et diffusée sur l’antenne américaine NBC. En France, c’est la chaîne Série club qui retransmet la cérémonie ce lundi soir à partir de 23h30.

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