"Squelettes de pandas" : une intrigante nouvelle espèce marine, découverte au large du Japon, a été décrite par les scientifiques

Depuis des années, les plongeurs de l'île de Kumejima, au Japon, étaient intrigués par ces petits animaux noirs et blancs. Ces ascidies viennent d'être décrites par des chercheurs qui leur consacrent un article scientifique.

Gaikotsu-panda-hoya ! C'est son surnom. Soit "ascidie panda squelette", pour cette espèce animale marine qui intrigue depuis quelques années les plongeurs de l'île de Kumejima, au Japon. "Squelette", en raison de ses bandes blanches qui évoquent des os. Quant à la référence au sympathique ursidé, elle vient évidemment des taches noires qui semblent orner sa tête. Enfin, ce n'est pas vraiment une tête...

Un "panda" filtreur

Cet animal appartient en effet à la classe des ascidies, terme désignant des animaux marins filtreurs, accrochés au fond de l'eau, et qui peuvent vivre en colonies. Chaque individu, relié classiquement à ses voisins par une structure matricielle, a un corps tubulaire, une sorte d'outre. C'est un organe dans lequel circule l'eau et qui permet de retenir au passage les nutriments qu'elle contient, pour s'en nourrir. Telle est donc cette "ascidie panda squelette", qui n'avait jamais été décrite scientifiquement.

La riche biodiversité des océans

C'est désormais chose faite. L'ascidie a été nommée Clavelina ossipandae par des scientifiques japonais de l'Université d'Hokkaido ; ils lui consacrent un article scientifique disponible en ligne.

Cet animal se distingue notamment des autres du genre Clavelina par le fait que les individus composant la colonie, les zoïdes, jusqu'à 2 cm de long, sont entièrement libres les uns par rapport aux autres (on les attendait plutôt fixés à la matrice évoquée plus haut).

Il ne s'agit pas d'une créature des abysses : le "panda squelette" vit entre 10 et 20 mètres de fond, c'est-à-dire à une faible profondeur où pénètre la lumière du Soleil. Les algues s'y développent donc, par photosynthèse. Elles devraient jouer un rôle dans l'écologie de cet organisme, dont la récente découverte est une nouvelle preuve de l'extraordinaire diversité des océans. Les experts estiment en effet que s'il y a environ 250.000 espèces marines connues, il en resterait entre 1 et 10 millions à découvrir.

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