Rugby/Accusations de viol: les deux rugbymen français face à la justice argentine

Les rugbymen français Oscar Jegou et Hugo Auradou doivent être présentés à la justice argentine après qu'une jeune femme les a accusés de l'avoir violée et "sauvagement battue" dans leur hôtel de Mendoza (ouest), selon des interviews de son avocate parues mercredi dans la presse locale.

Le deuxième ligne Hugo Auradou pendant un entraînement de l'équipe de France à San Isidro, en Argentine, le 28 juin 2024 (LUIS ROBAYO)
Le deuxième ligne Hugo Auradou pendant un entraînement de l'équipe de France à San Isidro, en Argentine, le 28 juin 2024 (LUIS ROBAYO)

Les rugbymen français Oscar Jegou et Hugo Auradou doivent être présentés à la justice argentine après qu'une jeune femme les a accusés de l'avoir violée et "sauvagement battue" dans leur hôtel de Mendoza (ouest), selon des interviews de son avocate parues mercredi dans la presse locale.

Ils ont été transférés de Buenos Aires vers cette ville de l'ouest du pays, où le XV de France a affronté l'Argentine samedi, premier match de sa tournée qui se poursuit mercredi avec une rencontre contre l'Uruguay.

Le deuxième ligne de Pau Hugo Auradou, 20 ans, et le troisième ligne de La Rochelle Oscar Jegou, 21 ans, ont été placés en garde à vue après leur arrestation lundi un peu après 18h00 (heure locale) et sont attendus à Mendoza, à 1.100 km à l'ouest de Buenos Aires, dans le cadre de l'enquête ouverte pour violences sexuelles.

En droit argentin, cela peut caractériser des faits allant de l'agression sexuelle jusqu'au viol aggravé qui pourraient être passibles de vingt ans de prison.

Oscar Jegou et Hugo Auradou ont pour leur part "confirmé avoir eu dans la nuit une relation sexuelle avec la jeune femme mais (...) fermement nié toute forme de violence", selon un communiqué mardi de la Fédération française de rugby (FFR).

Selon l'avocate de la plaignante, il s'agit bien d'un viol accompagné de violences. "Bien que le plus grave de ces crimes soit la violence sexuelle avec accès charnel", la définition judiciaire du viol en Argentine, "la violence avec laquelle ces deux hommes ont agi a été impitoyable", a dit Me Natacha Romano évoquant des "blessures physiques".

Sa cliente "a été sauvagement battue" et "les deux hommes se sont livrés à un passage à tabac violent", a-t-elle ajouté.

"Le principal coup visible est un coup de poing dans l'œil, il y a aussi eu plusieurs coups à la tête" et ses côtes sont examinées pour voir s'il y a "des traces de fracture", a-t-elle expliqué dans trois différents entretiens à des quotidiens et une radio de Mendoza.

Le président de la FFR, Florian Grill, a exprimé sa volonté "d'accompagner et faciliter" l'enquête. Il est parti pour Mendoza pour suivre au plus près son déroulement après avoir rencontré les deux joueurs à Buenos Aires mardi.

L'agression présumée a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche au Diplomatic Hotel de Mendoza, où logeaient joueurs et staff français, dans les heures ayant suivi la victoire (28-13) du XV de France face aux Pumas, dans le premier test-match de la tournée des Bleus.

Des sources policières ont déclaré à l'AFP, sous couvert de l'anonymat, que les joueurs avaient rencontré la victime présumée dans un bar à la suite du match. Selon ces sources, ils auraient consommé de l'alcool ensemble, puis la plaignante, "prise de vertiges", aurait été emmenée à leur hôtel.

Selon la procureure générale de Mendoza Daniela Chaler, "la déposition (de la plaignante, NDLR) était assez longue, complète, détaillée et correspondait, pour l'heure, aux conclusions médico-légales".

"Les lésions sont compatibles avec le récit de la victime mais pas nécessairement exclusivement issues d'une agression sexuelle", avait ajouté à la radio LV10 la magistrate qui a demandé le placement en détention provisoire des deux joueurs.

Un traducteur accompagne les joueurs qui "ne parlent pas espagnol", selon Mme Chaler, "nous devons donc nous assurer qu'ils comprennent la raison de leur détention et de leur transfert".

"Nous présenterons des preuves en faveur des joueurs, des preuves que nous avons, concrètes, et la justice de Mendoza décidera alors de libérer ou non les joueurs", a indiqué à l'AFP un des avocats des joueurs, Rafael Cuneo Libarona.

"Si l'enquête établit les faits reprochés, ils constituent une atrocité sans nom. Pensée pour la victime", a écrit Amélie Oudéa-Castéra, la ministre française des Sports, sur le réseau social X.

"Ça a été une journée très difficile, très, très dure. Un moment très difficile à vivre", a de son côté dit le sélectionneur des Bleus Fabien Galthié mardi.

Après le match contre l'Uruguay à 19H00 heure française, le XV de France doit à nouveau défier les Pumas samedi à Buenos Aires.

Cette tournée a été également marquée par la mise à l'écart et le renvoi en France de l'arrière Melvyn Jaminet, après des propos racistes dans une vidéo publiée dimanche.

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