Virgile sur terre battue

« Énée vainc Turnus », huile sur toile de Luca Giordano (1634-1705).  - Credit:NPL - DeA Picture Library/L. Pedicini/Bridgeman Images
« Énée vainc Turnus », huile sur toile de Luca Giordano (1634-1705). - Credit:NPL - DeA Picture Library/L. Pedicini/Bridgeman Images

Roland-Garros bat son plein et, comme chaque année, deux devises ont cours… sur les courts. 1) « Jamais sans mon panama », tant le roi des chapeaux de paille est devenu l'accessoire obligé dans les tribunes. 2) « La victoire appartient au plus opiniâtre », attribuée à Roland Garros lui-même, et affichée, signée de son nom, en lettres capitales sur le court Philippe-Chatrier.

À LIRE AUSSI Roland-Garros : le règne de Rafael Nadal à Roland-Garros en chiffresCette maxime, que « l'embrasseur de nuages » fit inscrire sur l'hélice de son avion, aurait été d'abord prononcée par Napoléon Ier, mais le conquérant au bicorne (ce n'était pas encore le temps du panama) fut sans doute inspiré par un vers de Virgile dans L'Énéide : « Audentes fortuna juvat », « La fortune seconde l'audace », reformulé parfois en « La chance sourit aux audacieux ».

L'arme fatale de l'amorti

Dans ce poème du Ier siècle avant notre ère qui célèbre l'épopée, depuis Troie en flammes, du héros Énée, considéré par les Romains comme le fondateur de leur civilisation, la phrase est prononcée par Turnus, roi des Rutules (X, 284) enjoignant à ses troupes de courir vers le rivage où vont débarquer les envahisseurs troyens.

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Après moult péripéties sanglantes, Énée et Turnus décideront de régler leur conflit par un combat singulier, ancêtre de ces innombrables duels de l'Histoire que rejouent aujourd'hui métaphoriquement les joutes sur ter [...] Lire la suite