Troyes-PSG: bloqués par le PSG, empêchés d'entrer au stade... récit de la soirée du Collectif Ultras Paris

Juste après 16h, ce dimanche, environ 450 membres du CUP (Collectif Ultras Paris) ont pris la route dans cinq cars direction Troyes, pour le match du PSG en clôture de la 34e journée de Ligue 1. Quelques heures après le mail du service billetterie reçu par ces supporters annulant leur ticket pour pénétrer à l'intérieur du stade de l'Aube. Un choix fort de la part des supporters, que celui de se rendre sur place "sans volonté de violence et d'incident", confie certains supporters présents sur place.

Autre envie pour ces supporters, faire valoir leurs droits et la liberté individuelle de circuler. Il est vrai qu'avant cette rencontre, aucun arrêté d'interdiction de déplacement n'a été publié par la Préfecture de l'Aube. Cette interdiction d'entrée au stade repose uniquement sur la volonté du PSG. Classée avant ces événements 2 sur 5 par la DNLH, cette rencontre était montée en température ces dernières heures. Le dispositif policier/gendarme autour de l'enceinte de l'ESTAC était conséquent dès la fin de l'après-midi.

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Après 1h50 de trajet en direction de l'Aube, les premiers membres du CUP sont arrivés au dernier péage à la sortie de l'A5. Sur le bas-côté, un dispositif gendarmerie important. Certains ont pu passer ce premier barrage. D'autres, arrivés quelques minutes plus tard, n'ont pas eu cette chance et se sont retrouver face au sous-Préfet de l'Aube pour négocier. Le pouvoir des autorités était assez faible vu qu'aucun arrêté n'avait été pris et des supporters parisiens étaient même présents en tribune. Sans pouvoir faire face à ces fans réunis dans les cars, tout a été basé sur la négociation.

Au final, vers 20h, c'est un cortège de 150 membres du CUP qui est arrivé en défilant aux abords du stade de l'Aube. En quelques minutes, le dispositif de gendarmerie se réarticule. Les fans parisiens se présentent à l'entrée du parcage visiteur mais voient la grille se fermer devant eux. Le cortège fait alors quelques mètres pour se retrouver sur un parking se trouvant juste derrière le parcage visiteur du stade troyen.

Pendant plus d'1h45, des représentants du CUP, de l'ESTAC, de la Préfecture et du PSG vont négocier sur un parking entourés d'une centaine de gendarmes mobiles. Selon nos informations, ces moments d'échanges ont surtout permis à chaque partie de se renvoyer la balle. Certains policiers présents sur place s'interrogeaient pour savoir si le club parisien était assez responsable pour refuser un accès à un groupe d'ultras quelques heures avant la rencontre. Certains craignaient surtout des débordements à la suite de ce refus dans les rues de Troyes.

"Une volonté du club que le CUP ne soit pas dans les tribunes ce dimanche soir"

Ces longues minutes seront animées par le Collectif Ultras Paris avec des chants: "Paris c'est nous!" ou encore "Même si Nasser ne le veut pas, nous on est là". A la 20e minute de jeu, certains supporters, non-encartés au CUP et présents dans le secteur visiteur, ont quitté la tribune pour chanter avec le Collectif Ultras Paris à l'arrière du parcage. Une communion sans violence ni débordement mais qui ne débouchera pas sur un changement de décision de l'état-major parisien, représenté par son directeur de la sécurité, Michel Besnard.

Après négociations, les supporters tournent les talons et repartent en sens inverse accompagnés par quelques chants: "Le PSG c'est nous" ou encore "Allez tous vous faire ***". Certains supporters du CUP ont ressenti "une réelle volonté de bloquer l'accès côté préfecture" couplée à une "volonté du club que le CUP ne soit pas dans les tribunes ce dimanche soir". Des fans parisiens refusés à l'entrée, qui seront soutenus par le kop troyen quelques minutes plus tard avec cette banderole: "Nasser: un président qui préfère les billets verts à ses supporters. Bienvenue au PSG", souvent accompagnée par le chant "Liberté pour les Ultras".

Au final, pas d'accès au parcage visiteur et retour sur Paris dans la soirée pour les membres du mouvement. Il faudra maintenant scruter l'accueil fait par le CUP, à domicile, samedi prochain contre Ajaccio. Il pourrait être brûlant vis à vis de la direction parisienne.

Article original publié sur RMC Sport