Dans la tête des survivants des bombardements alliés de juin 1944 en Normandie

Des troupes américaines à bord d'une péniche de débarquement s'approchent d'Omaha Beach lors du débarquement du 6 juin 1944.   - Credit:Alamy / Alamy/ABACA
Des troupes américaines à bord d'une péniche de débarquement s'approchent d'Omaha Beach lors du débarquement du 6 juin 1944. - Credit:Alamy / Alamy/ABACA

Tous les témoins ont entre 86 et 102 ans. Leur point commun : ils ont vécu les bombardements alliés en Normandie de juin 1944. Entre février et juin, une soixantaine d'entre eux a suivi un protocole avec l'unité de l'Inserm lié à l'École pratique des hautes études de l'université de Caen du neurologue Francis Eustache.

Le coresponsable du programme de recherche 13 Novembre « Neuropsychologie et imagerie de la mémoire humaine » (NIMH), qui travaille sur le traumatisme des attentats du 13 novembre 2015, a eu l'idée, depuis qu'il accueille des rescapés à Caen, d'appliquer son étude à d'autres survivants plus âgés afin de déterminer l'incidence de ces bombardements sur l'ensemble de leur existence.

Alors qu'Emmanuel Macron rendra hommage ce 5 juin à Saint-Lô, pour la première fois, aux victimes civiles des bombardements alliés, avec son équipe, Francis Eustache s'est déplacé depuis quatre mois dans les cinq départements de la Normandie afin de réaliser des entretiens d'une heure et demie.

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Mémoire inaudible

« La mémoire de ces rescapés est une mémoire souvent tue, impossible, inaudible », constate le neurologue. En effet, comment se faire entendre après la guerre quand eux, des Français, ont été les victimes du libérateur, de celui qui incarnait le Bien dans la lutte à mort contre le Mal du nazisme ? La guerre fut un soulagement, elle libéra le territoire, elle fut aussi un traumatisme avec la coho [...] Lire la suite