Le télétravail en question et les conséquences de la mort de Prigojine

Ils étaient devenus les champions absolus du télétravail mais, trois ans et demi après le début de la pandémie, les pays anglo-saxons, États-Unis et Royaume-Uni en tête, où un grand nombre de salariés étaient encore 100 % à distance jusqu’à récemment, font machine arrière. À l’origine de ce mouvement : les géants de la tech et des grandes entreprises qui s’inquiètent d’une baisse de la productivité à long terme et n’hésitent plus à forcer le retour au bureau de leurs salariés en multipliant les mesures incitatives, mais surtout coercitives.

“La bulle du télétravail a éclaté”, souligne The Daily Telegraph dans l’article qui ouvre notre dossier cette semaine. “Goldman Sachs et JPMorgan obligent leurs salariés à revenir, écrit le quotidien britannique. Apple et BlackRock ont abandonné le télétravail à 100 % et exigent une présence au bureau au moins trois ou quatre jours par semaine.” Ironie de l’histoire, souligne le journal, Zoom, l’entreprise qui a fait fortune avec son application de visioconférence, rappelle elle aussi ses salariés sur site.

Pour le Daily Telegraph, la baisse de la productivité (que semblent confirmer plusieurs enquêtes récentes citées par le titre) n’est pas seule en cause dans cette évolution : “Certains cadres et employés partagent l’impression que le travail en équipe est beaucoup plus difficile et moins efficace lorsqu’il est effectué à distance”, écrit Tim Sigsworth.

Mais tous n’ont pas forcément une folle envie de revenir au bureau à plein temps. Un peu partout, la résistance s’organise, et la question du télétravail est aujourd’hui au centre du dialogue social aux États-Unis, explique le Los Angeles Times. “Les employés souhaiteraient généralement plus de télétravail que ne le leur permet leur employeur. Cela a fait des politiques de retour sur site un point de friction, en particulier dans la tech, au point que certains ont démissionné pour rejoindre des entreprises plus ouvertes sur la question.”

À court terme, si le travail hybride (avec deux ou trois jours en présentiel) semble s’imposer, “avec le ralentissement de l’économie et la hausse du chômage, les employeurs pourraient se trouver en position de force”, nuance toutefois le LA Times.

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