Soudan : environ 200 000 personnes ont fui le pays depuis le début des affrontements mi-avril

700 000 autres personnes sont déplacées à l'intérieur du pays pour échapper aux combats meurtriers qui ont déjà fait plus de 750 morts et 5 000 blessés.

Environ 200 000 personnes ont fui le Soudan pour échapper aux combats meurtriers ayant éclaté mi-avril et des centaines de milliers d'autres sont déplacées à l'intérieur du pays, a indiqué ce vendredi l'ONU.

L'Unicef a pour sa part annoncé qu'une usine à Khartoum produisant une grande partie des aliments pour les enfants soudanais souffrant de la forme la plus sévère de malnutrition a brûlé, entraînant la destruction totale des machines et l'arrêt total de la production.

"L'incendie a détruit 14 500 cartons d'aliments thérapeutiques prêts à l'emploi", a indiqué un porte-parole de l'agence, James Elder, lors d'un point de presse à Genève.

Les combats au Soudan ont fait plus de 750 morts et 5 000 blessés. Selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés, près de 200 000 personnes ont fui le Soudan, tandis que 700 000 autres sont déplacées à l'intérieur du pays d'après l'Organisation internationale pour les migrations.

Une réponse humanitaire "compliquée et coûteuse"

"30 000 réfugiés supplémentaires sont arrivés ces derniers jours" au Tchad, ce qui porte à 60 000 le nombre total de personnes ayant atteint ce pays, a indiqué une porte-parole du HCR, Olga Sarrado.

Au Tchad, "près de 90% des réfugiés sont des enfants et des femmes, dont de nombreuses femmes enceintes. Un cinquième des enfants examinés, âgés de six à 59 mois, souffrent de malnutrition aiguë", a-t-elle détaillé.

La réponse humanitaire est "compliquée et coûteuse" car les personnes arrivent dans des zones frontalières isolées où les services et les infrastructures sont rares, voire inexistants, et où la population d'accueil souffre déjà du changement climatique et de pénuries alimentaires.

L'arrivée prochaine de la saison des pluies va compliquer davantage l'acheminement de l'aide car de nombreuses routes vont être impraticables.

Le HCR s'est jusqu'à présent empressé de fournir de l'aide au Soudan et dans les pays voisins en utilisant des fonds flexibles fournis par les donateurs, mais la porte-parole a souligné qu'une réponse à plus grande échelle nécessitera un financement important.

Des "stocks qui s'amenuisent"

Au Soudan, qui hébergeait avant la crise de nombreux réfugiés, "les équipes du HCR continuent d'acheminer l'aide à partir de stocks qui s'amenuisent", a par ailleurs indiqué Olga Sarrado.

Le HCR se félicite par ailleurs de la "déclaration de Jeddah pour la protection des civils au Soudan" que les émissaires de l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et des paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont signé jeudi soir pour autoriser l'accès de l'aide humanitaire.

Le chef de la mission de l'ONU au Soudan, Volker Perthes, qui a participé au point de presse en visioconférence depuis Port Soudan, a qualifié cette déclaration de "premier pas important" même si "nous devons voir comment les parties sont prêtes à le respecter".

Il n'a pas souhaité dire s'il se montrait optimiste ou pessimiste mais il a souligné que "les défaillances des précédents cessez-le-feu et pauses humanitaires (...) étaient dues au fait qu'il s'agissait d'annonces unilatérales". Alors que là, "c'est la première fois que nous avons une déclaration commune".

Le plus important est "que les deux parties se soient engagées à poursuivre les discussions sous la médiation" américaine et saoudienne, a-t-il décrypté, et "nous nous attendons à ce que ces pourparlers sur le cessez-le-feu reprennent aujourd'hui ou demain".

Mais il a déploré les pillages qui ont notamment privé les humanitaires de nombreux véhicules, avertissant que cela allait compliquer la relance des opérations d'acheminement de l'aide.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Accord de principe au Soudan pour respecter les règles humanitaires