"Cette signature à l’OM, après la naissance de ma fille, c’est le plus beau jour de ma vie", entretien avec Amir Murillo

"Cette signature à l’OM, après la naissance de ma fille, c’est le plus beau jour de ma vie", entretien avec Amir Murillo

Amir Murillo, comment vous sentez-vous ? On imagine en pleine forme après ce but mercredi?

Évidemment après avoir marqué ce premier but surtout au vélodrome devant 60.000 personnes, la sensation est géniale

On ressent quoi quand on marque un but devant 60.000 personnes?

C’est difficile à expliquer, ce sont beaucoup d’émotions. Ce but… Cela m’a procuré de la joie, la chair de poule, le sentiment d’un travail accompli et de rendre à l’entraîneur la confiance qu’il m’a accordée en me mettant titulaire dans un match d’une telle importance. C’est aussi un grand moment que j’ai partagé avec mes coéquipiers. Car ils m’ont beaucoup aidé. C’est super!

Avec tout le respect pour les clubs que vous avez connus avant, c’est nouveau pour vous de vivre une telle ambiance?

Ici le stade est beaucoup plus grand que ceux des clubs que j’ai connus. Ça se ressent quand on est sur le terrain et c’est très motivant, très excitant pour un joueur car ça nous pousse à donner le meilleur de nous-mêmes.

Si vous marquez, c’est que vous êtes en position offensive. Quasiment comme un attaquant. Est-ce votre point fort, votre style de jeu?

Ce qui me caractérise, c’est cette capacité offensive. Et évidemment quand on joue avec une défense à cinq - c’est d’ailleurs le cas avec ma sélection du Panama et désormais avec l’OM - cela me donne beaucoup de liberté offensive et c’est un plaisir.

Est-ce que Gattuso vous demande en priorité de défendre ? Ou vous laisse-t-il cette liberté?

Cela dépend de la situation du ballon et de l’évolution du match. Il exige que je reste avant tout un défenseur car c’est ma fonction primordiale mais quand on a le ballon je dois être un attaquant en plus pour aider mes coéquipiers.

Votre but a été vu au Panama?

Beaucoup de gens au Panama ont vécu ce moment avec moi. Ils sont à fond. Vous pouvez le voir sur les réseaux sociaux ou même aux informations dans mon pays, les gens sont très heureux pour moi.

Depuis que vous êtes à Marseille, les Panaméens suivent l’OM?

Pour être honnête, avant la Ligue 1 n’était pas trop suivie au Panama. Même si on connaît de réputation l’Olympique de Marseille… Mais l’OM est devenu, depuis ma signature, l’un des clubs les plus populaires au pays !

Une journaliste, Memphys Colina, de COS Panama nous a dit que les gens s’intéressent à l’OM désormais, dans votre pays. Ils regardent si vous êtes sur le banc ou titulaire. Et on voit même plein de maillots de l’OM, souvent avec le nom de Murillo… C’est très fort ça!

Il y a effectivement des gens qui m’ont envoyé des photos de supporteurs avec mon maillot de l’OM au Panama ! Avant cela n’arrivait pas… C’est émouvant. Oui l’OM est devenue l’une des équipes les plus populaires. C’est vrai que les gens achètent mon maillot. Ou même celui d’Aubameyang qui est sûrement le plus connu du club.

Votre enfance au Panama a été bercée par le football? Ou vous avez aussi profité des belles plages des Caraïbes…

C’est rigolo, car ma famille est plutôt fan de baseball. Mon frère jouait au baseball. Ma mère est une fan absolue de baseball. J’ai même un cousin qui a joué dans des grands championnats de baseball, aux États-Unis. Ils voulaient tous que je sois un champion de baseball. Mais moi j’étais toujours avec un ballon de foot dans les pieds. C’était très clair pour moi ! Même si ma mère voulait m’obliger à jouer au baseball… Moi c’était football et seulement football!

Vous avez eu une formation de milieu offensif, quasiment d’attaquant?

J’ai toujours été attaquant, quand j’étais petit. Je ne jouais jamais en défense. Je voulais toujours marquer ! Mais après au niveau professionnel, on m’a confié certaines missions sur le terrain et je suis prêt à rendre service, même si un jour ils ont besoin de moi en tant que gardien de but, je serai prêt.

Est-ce que vous vous souvenez du moment où l’OM vous a appelé? Ce moment précis où votre représentant vous a dit que Marseille vous voulait?

J’étais à la Gold Cup. Mon agent m’appelle et me dit qu’il y a un intérêt de l’OM, ce fut un moment incroyable. J’étais très ému et même choqué! Et le pire c’est que, ensuite, j’ai subi une blessure, et je croyais que c’était terminé, que ce rêve n’allait pas pouvoir se réaliser. Je remercie vraiment toutes les personnes qui ont m’ont permis de venir à Marseille. Cette signature, après la naissance de ma fille, c’est le plus beau jour de ma vie.

C’est un club avec beaucoup de pression, est-ce que vous l’avez ressentie quand la période a été difficile au sein du club?

Il faut l’accepter, et c’est bien comme ça. J’ai connu d’autres clubs et évidemment la pression est totalement différente ici, beaucoup plus forte. Ce qui représente le club pour la ville, pour les supporters… Pour moi c’est nouveau, mais je vais être honnête : ça me plaît énormément. J’aime cette exigence, ça oblige les joueurs à être toujours en forme, à ne jamais se relâcher, à répondre présent pour chaque match, pour rendre heureux les fans et surtout les enfants qui rêveraient d’être à notre place.

Vous êtes convaincu que cette équipe peut remonter au classement et attendre le podium?

Je n’en ai aucun doute, j’en suis convaincu à 100 %. Avec l’équipe que l’on a, la qualité des joueurs, si on fait les choses bien, on sera sur le podium.

Est-ce que vous avez été surpris par le championnat de France?

Quand on n’est pas à l’intérieur de ce championnat, on ne s’en rend pas compte. Mais le niveau est élevé, certains pensent vu de l’extérieur que ce n’est pas un championnat très compétitif mais je peux confirmer que le panorama est totalement différent et le niveau individuel ou collectif est très relevé ici.

Vous évoquiez Aubameyang, et le fait qu’il soit très connu au Panama. Est-ce que cela vous a fait quelque chose de vous retrouver dans la même équipe que lui?

Évidemment… Et partager le vestiaire avec Aubameyang, Correa, Pau Lopez, Rongier… C’est incroyable pour moi. Vous savez, Aubameyang je ne le voyais que sur ma PlayStation! Et devenir son coéquipier, tu te demandes parfois si c’est un rêve. Ils me conseillent beaucoup, cela m’aide et me donne confiance, c’est extraordinaire.

Il est meilleur sur le terrain ou sur la PlayStation?

Largement sur le terrain, encore plus fort dans la vie réelle !!

Article original publié sur RMC Sport