Le seul hôpital psychiatrique d’Irak est dans un état “catastrophique”

Construit il y a plus de soixante-dix ans, l’hôpital Al-Rachad, à Bagdad, est le seul hôpital psychiatrique d’Irak. Environ 1 500 patients y sont soignés, mais “dans des conditions qui peuvent être qualifiées de catastrophiques”, raconte Daraj. L’établissement “souffre d’une détérioration des soins, de la réfrigération et du nettoyage des lieux, ainsi que des services de restauration”, liste le site, sans compter les accusations “de mauvaise gestion et de corruption” qui sont portées contre ses administrateurs. Une situation en décalage total avec le fait que “les guerres, ainsi que les crises sécuritaires, financières et sociales” qui ont marqué l’histoire récente du pays “ont exacerbé la détérioration de la santé mentale” au sein de la population.

La réalité de la situation à l’intérieur de l’hôpital a été mise au jour après une visite inopinée de membres de la commission parlementaire de la Santé, le 6 juin. Et ce que ces six députés y ont vu, ils l’ont décrit comme “tragique”. Les bâtiments de l’établissement, qui s’étend sur 96 000 m², sont “délabrés” et ne sont pas entretenus, notamment la cuisine, explique le député Bassem Al-Ghorabi, qui a inspecté l’hôpital le 26 juillet. Certaines pièces n’ont pas d’éclairage.

On peut également lire dans leur rapport :

“Les vêtements des patients sont sales. Ce sont eux qui les lavent, et ils nettoient aussi eux-mêmes les toilettes.”

Manque de financement

L’hôpital n’a pas non plus de système de climatisation. Les parlementaires indiquent que 160 climatiseurs étaient hors d’usage. La chaleur y est suffocante, la température pouvant approcher les 50 °C durant l’été. Une souffrance pour les patients enfermés dans leur chambre ou dans les halls intérieurs la journée, et que les médecins autorisent à dormir dehors la nuit.

Plus grave, la délégation d’élus a constaté que plusieurs patients avaient été battus. L’établissement manque de personnel médical. Il y a 1 médecin pour 200 patients, dont un qui ne vient qu’une fois par semaine, et l’hôpital n’emploie qu’un seul interne.

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