Sciences Po est-elle encore Sciences Po ?

« Pour avoir été candidat à la direction de Sciences Po, je sais que cette fois le mal est profond », écrit François Perret.   - Credit:Mael Garnier/Sipa
« Pour avoir été candidat à la direction de Sciences Po, je sais que cette fois le mal est profond », écrit François Perret. - Credit:Mael Garnier/Sipa

Un champ de bataille. Après l'occupation bruyante le 12 mars dernier de l'amphithéâtre Émile Boutmy par des dizaines de militants lors d'une « journée de mobilisation universitaire pour la Palestine » qui a tourné au chaos et à la démonstration fondamentaliste, une question se pose : Sciences Po est-elle encore Sciences Po ?

Entre l'accusation d'antisémitisme lancée par l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), après ce nouvel épisode indigne, et les crises successives de gouvernance ayant accompagné les départs de ses deux derniers directeurs depuis 2021, l'école semble avoir perdu de sa superbe et vivre un cauchemar éveillé. Pire encore, elle aurait renoncé à son âme originelle.

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Comme une grande partie des 90 000 Alumni qui l'ont fréquentée depuis sa naissance, nous sommes nombreux à être choqués par les atteintes récurrentes à la sérénité et la neutralité des débats qui se tiennent dans l'enceinte du « grand établissement ». Les attaques successives contre l'universalisme républicain, et son corollaire – l'esprit d'ouverture et de tolérance, nécessaire pour préparer cette génération d'étudiants qui demain occupera des postes clés dans notre société –, ne peuvent plus durer.

Fièvre dévastatrice

Le recul constant du dialogue et de la sérénité des débats au profit d'une agitation permanente et d'une posture intellectuelle insoumise, voire combatt [...] Lire la suite