« Le Sénégal sortirait définitivement du champ de la démocratie »

Des manifestants brandissant des slogans anti-Macky Sall, à Dakar, en 2021.  - Credit:Leo Correa/AP/SIPA / SIPA
Des manifestants brandissant des slogans anti-Macky Sall, à Dakar, en 2021. - Credit:Leo Correa/AP/SIPA / SIPA

« L'universitaire doit avoir un rôle social et pouvoir se prononcer sur les questions urgentes et qui concernent la société. Or ce qu'il s'est passé samedi était inimaginable, cela ne s'est jamais produit dans l'histoire du Sénégal », argumente Sidy Alpha Ndiaye pour justifier sa participation à la tribune (publiée le 6 février dans la presse sénégalaise et soutenue par une centaine d'universitaires) dénonçant la décision du report des élections présidentielles au Sénégal, initialement prévues le 25 février. Après l'annonce du report de l'élection par le président Macky Sall samedi 3 février, ladite décision a été actée lundi 5 février par l'Assemblée nationale par le vote d'une loi entérinant ce report et repoussant la nouvelle date du scrutin au 15 décembre 2024. Le professeur en droit public rappelle que cette tribune est loin d'être la première puisque, depuis 2016, les universitaires ont été nombreux à se mobiliser à travers des manifestes et des pétitions afin de « dénoncer les attaques répétées à l'État de droit ». Explications.

Le Point Afrique : Le président de la République a signé un décret le 3 février concernant l'abrogation du corps électoral, puis le vote de la loi sur le report de l'élection présidentielle du 25 février a été voté dans la soirée du 5 février, repoussant ainsi les élections au 15 décembre, soit plus de 10 mois après la date initiale. Qu'en est-il de la légalité de ces actes ? 

Sidy Alpha Ndiaye : Le président de la République [...] Lire la suite