Sénégal : consternation et colère après le report de l’élection présidentielle

Des heurts entre manifestants et forces de l'ordre ont éclaté dimanche à Dakar, plusieurs personnalités ont été interpellées.  - Credit:Stefan Kleinowitz/AP/SIPA
Des heurts entre manifestants et forces de l'ordre ont éclaté dimanche à Dakar, plusieurs personnalités ont été interpellées. - Credit:Stefan Kleinowitz/AP/SIPA

C'est la stupeur qui a gagné le Sénégal depuis l'annonce, samedi 3 février, du président de la République du Sénégal d'abroger le décret convoquant le collège électoral le 25 février 2024. Alors que la campagne présidentielle devait débuter quelques heures plus tard seulement, la surprise a été presque totale. « Je ne m'attendais pas à ça, je pensais qu'il allait annoncer la démission d'Amadou Ba », s'étonne encore Mamadou Ndour, ancien militaire de 53 ans, chauffeur à Dakar. Un revirement de situation alors que, quelques jours en amont, le président Macky Sall avait assuré la bonne tenue de l'élection présidentielle le 25 février 2024. Si le Sénégal a déjà connu des troubles violents lors d'élections passées, c'est la première fois qu'une élection présidentielle est reportée, plongeant le pays dans une incertitude totale.

Sur les réseaux sociaux, les critiques acerbes se sont multipliées contre le gouvernement et la décision du président. « Le PR Macky Sall restera funestement dans l'histoire comme le premier chef d'État à avoir violé le respect du calendrier républicain », a tweeté l'ingénieur et écrivain Fary Ndao, ajoutant qu'il s'agissait d'« une insulte à la face des Sénégalais ». L'opposition a aussitôt dénoncé une violation du calendrier électoral. « Nous rejetons fermement ce coup d'État et ce braconnage constitutionnel », a déploré le député Ayib Daffé, mandataire de Diomaye Bassirou Faye, désigné par Ousmane Sonko pour le remplacer au scrutin.

Po [...] Lire la suite