Séisme au Maroc: comment s'organise la solidarité française?

Séisme au Maroc: comment s'organise la solidarité française?

La solidarité venant de France s'organise même si le Royaume du Maroc n'a pas encore accepté officiellement l'aide humanitaire française. Le pays, frappé par un séisme meurtrier et destructeur, n'a pour l'instant demandé que l'aide de l'Espagne, de la Grande-Bretagne, du Qatar et des Émirats arabes unis. Plusieurs autres États, dont la France, se sont dits prêts à apporter leur aide.

• L'État français "à disposition"

Emmanuel Macron a déclaré à l'issue du sommet du G20 en Inde que la France se tient prête à fournir de l'aide au pays sinistré dès qu'il en ferait la demande. "Nous sommes à disposition et on a fait tout ce qu'on pouvait faire. À la seconde où cette aide sera demandée, elle sera déployée".

Le président a cependant souligné qu'il revenait naturellement aux autorités marocaines de demander de l'aide "en fonction de leurs évaluations sur le terrain", pour éviter que les pays arrivent "en ordre dispersé". La ministère des Affaires étrangères Catherine Colonna a annoncé sur BFMTV fournir 5 millions d'euros aux associations présentes sur place.

Paris est particulièrement investi aux côtés du Maroc, quatre ressortissants français ont été tués dans le séisme selon un bilan provisoire, et 15 autres ont été blessés. La France compte par ailleurs des centaines de milliers de ressortissants binationaux franco-marocains.

• Les associations appellent aux dons

De nombreuses organisations caritatives françaises ont sollicité la générosité du grand public. Du fait de leur statut non-gouvernemental, celles-ci peuvent déjà se mobiliser sur place grâce aux fonds.

Le Secours populaire français a annoncé pour sa part tirer 200.000 euros de son fonds d'urgence, des moyens débloqués "pour venir en aide aux enfants et aux familles", notamment des abris, des aides alimentaires et des kits d'hygiène et de soin. "L'ampleur de l'aide dépendra des fonds que nous réussirons à collecter", souligne l'organisme de solidarité sur son site interne.

Un demi-million d'euros de dons a été collecté, comme l'a précisé ce lundi sur BFMTV Thierry Robert, le Secrétaire national de l'association.

La Croix-Rouge française, à travers le Mouvement Croix-Rouge et Croissant-Rouge, participe aux actions de secours sur place. L'organisme veut récolter des fonds pour obtenir et distribuer des produits de première nécessite. "Nous avons besoin de dons financiers et ne pouvons pas accepter de dons en nature", a précisé l'organisme.

La Fondation de France a déjà mobilisé 250.000 euros à destination des victimes. "Nous nous appuierons sur des associations locales ayant déjà fait leurs preuves et actives auprès des populations affectées par le séisme", a décrit la Fondation.

Cinq Français de l'association Ulis (Unité légère d'intervention et de secours) sont arrivés sur place dans la nuit de samedi à dimanche. Ils participent aux opérations de secours et de recherche des disparus avec leurs 4 chiens renifleurs.

La Protection civile se tient également prête à mobiliser une équipe d'une trentaine de personnes, des médecins, infirmières, sauveteurs, déblayeurs et maîtres-chiens, selon leur porte-parole Jérémy Crunchant.

• Les collectivités promettent des moyens

L'État français se tient prêt, et les collectivités également. Les Hauts-de-France et la ville de Lille se sont d'ores et déjà engagés à voter "une subvention solidaire lors de leurs prochaines instances délibérantes" en faveur du Maroc.

Ils entendent "concentrer leurs efforts sur la reconstruction, notamment des écoles et villages touchés par le séisme", comme l'explique un communiqué partagé sur Twitter par la maire Martine Aubry.

À noter également, les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur, Occitanie et Corse se sont se sont engagées samedi à fournir un million d'euros d'aide humanitaire en faveur des sinistrés. Les présidents des régions méditerranéennes ciblent l'aide aux blessés et aux sinistrés, mais aussi l'effort de reconstruction "urbain comme agricole".

Enfin, des mairies comme celle de Mantes-la-Jolie (Yvelines) organisent la récolte de dons et d'affaires pour les victimes, comme le rapporte Actu.fr. C'est aussi le cas à Montpellier (Hérault) où la mairie a ouvert dimanche un centre de collecte de dons d'urgence, des produits d'hygiène et des denrées non-périssables.

• Les opérateurs offrent leurs services

Plusieurs entreprises répondent également présent à l'appel à la solidarité. C'est le cas des opérateurs téléphoniques français Orange, SFR (qui appartient à Altice France, comme BFMTV), Bouygues Telecom et Free. Ils offrent toutes les communications vers le Maroc pour leurs abonnés mobile français jusqu'au 15 ou 16 septembre, en fonction de la situation.

D'autres sociétés promettent des dons, comme le laboratoire AstraZeneca France qui annonce dans un communiqué de presse s'être engagé à verser plus d'un million de dollars "afin de soutenir les secours immédiats avec les principaux partenaires humanitaires mondiaux sans but lucratif".

• Les célébrités appellent à la solidarité

Les icônes françaises et franco-marocaines se disent touchées par la situation au Maroc et relaient tour à tour les appels aux dons. C'est le cas de Gad Elmaleh qui a lancé un appel aux dons samedi soir sur BFMTV. L'humoriste Booder a quant à lui assuré qu'une aide "se met en place" aux côtés de Jamel Debbouze et Arthur.

L'animateur Arthur a annoncé dimanche le tournage d'un clip "avec beaucoup d'artistes et de célébrités" dans l'optique d'offrir "un soutien moral aux populations marocaines, leur dire qu'on est là". L'homme de 57 ans né à Casablanca prévoit aussi "un soutien financier, pour qu'ils puissent reconstruire".

Article original publié sur BFMTV.com