Roland-Garros: comment la FFT va gérer l'embarrassante affaire Benoît Paire

Roland-Garros: comment la FFT va gérer l'embarrassante affaire Benoît Paire

Roland-Garros avec ou sans Benoît Paire ? Depuis samedi 13h30, et sa victoire face à l’Italien Lorenzo Giustino en demi-finale du Challenger de Francavilla (Italie), l'Avignonnais est le meilleur français à la Race n’intégrant pas le tableau final de Roland-Garros. Dans l’onglet "Turin" des différents classements proposés par l’ATP, il possède 274 points, soit cinq de plus qu’Hugo Gaston. Il a donc réussi son concours d’entrée pour le Grand Chelem parisien, selon les critères de Destination Roland-Garros édictés par la FFT en début d’année. Problème : le "diplôme" a déjà été remis à Hugo Gaston, qui devançait l’Avignonnais dans ce classement lors du communiqué de presse.

Comme il n’y avait pas de classement ATP ce lundi – le Masters 1000 de Rome étant toujours en cours -, la Fédération a avancé la ligne d’arrivée au classement du 8 mai. Sur les réseaux sociaux, Benoît Paire s’en est étonné. À juste titre. Mais le règlement est clair. Si c’est le même joueur qui figure en tête de la Race France (le classement des meilleurs joueurs sur la saison dans les tournois organisés dans l'Hexagone) et de la Race internationale (le meilleur classement de la saison sur les tournois étrangers), ce sera le deuxième joueur le mieux classé à la Race du lundi 15 mai 2023 qui se verra attribuer la wild-card de la Race internationale. Arthur Fils étant le leader dans ces deux classements, la deuxième invitation devrait revenir à Benoît Paire.

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Un comportement plus "calme" pour Paire

Depuis son cri de bête sur sa balle de match, c’est "silenzio stampa". A l’exception d’un post sur Instagram. "La semaine la plus éprouvante de ma carrière. Je suis fier de moi." Alors pourquoi la Fédération n’a-t-elle pas révisé sa copie ? Peut-être parce qu’elle veut s’appuyer sur autre aspect de son règlement. "Afin de pouvoir bénéficier d’une de ces quatre wild-cards, le joueur devra adopter en toutes circonstances un comportement exemplaire sur le court et en dehors. En cas de comportement inapproprié, la direction du tournoi se réserve le droit d’annuler une wild-card."

Un astérisque qui semblait écrit pour Benoît Paire, qui a été sanctionné en février par la commission des litiges après une attitude odieuse sur un Challenger au Japon en novembre 2022. En 2023, le 160e joueur mondial s’est plutôt tenu à carreau. Pas d’esclandre. Et pourtant, il aurait pu briser quelques raquettes ou envoyer des noms d’oiseaux lorsqu’il a perdu un match "imperdable" à Monte-Carlo (il avait mené 6-2, 5-1 face à Alexei Popyrin avant de perdre, ndlr).

Une affaire, plusieurs issues

À deux semaines du début du tournoi - et sept jours des qualifications - plusieurs hypothèses sont possibles avant le dénouement de cette affaire.

- La FFT reconnaît sa "boulette" et réhabilite Benoît Paire en lui accordant la wild-card Race. Pas un souci pour Hugo Gaston, qui pourrait récupérer une des quatre invitations encore non distribuées

- La FFT reste en l’état mais s’évite une grosse turbulence en donnant à Paire l’une des quatre invitations restantes

- La FFT reste en l’état et la situation peut entraîner une action en justice. Le préjudice financier est assez conséquent, à hauteur de 53.000 euros, soit la différence entre la prime du battu au premier tour du grand tableau et du battu du premier tour des qualifications

Grâce à sa place en finale à Francavilla, où il a été battu par Alejandro Tabilo (6-1, 7-5), Benoît Paire a pu intégrer le tableau final du Challenger de Bordeaux. Sur les courts de Primrose, il croisera notamment Paul-Henri Mathieu, responsable du haut niveau à la DTN. Y-aura-t-il des discussions ? Ou la décision finale a déjà été prise en haut lieu ? Confronté mardi au premier tour à Dominic Thiem, Benoît Paire s’exprimera peut-être après son match.

Article original publié sur RMC Sport