Le réservoir du barrage de la Renaissance rempli par l’Éthiopie : pour l’Égypte, c’est la goutte de trop

C’est une nouvelle escalade dans les tensions qui durent depuis douze ans entre l’Égypte, le Soudan et l’Éthiopie autour du grand barrage de la Renaissance (Gerd), le plus grand d’Afrique, en Éthiopie. Et ce à peine deux semaines après l’annonce de la reprise des négociations entre les trois pays, qui étaient suspendues depuis plus de deux ans.

Ce dimanche 10 septembre, Addis-Abeba a annoncé avoir terminé de remplir le réservoir du barrage, alimenté essentiellement par le Nil bleu, suscitant ainsi l’ire des autorités égyptiennes. Quelques heures plus tard, le ministère des Affaires étrangères égyptien a publié un communiqué dans lequel il “qualifie d’‘illégal’ le remplissage ‘[décidé de façon] unilatéral [e]’ par l’Éthiopie”, rapportait le site Egyptian Streets.

Traversant plus d’une dizaine de pays, le Nil est pourvu de nombreux aménagements. La mise en service du gigantesque barrage de la Renaissance tend les relations de l’Éthiopie avec ses voisins soudanais et égyptien.. COURRIER INTERNATIONAL D’APRÈS LE MONDE DIPLOMATIQUE ET FRANCE-DIPLOMATIE
Traversant plus d’une dizaine de pays, le Nil est pourvu de nombreux aménagements. La mise en service du gigantesque barrage de la Renaissance tend les relations de l’Éthiopie avec ses voisins soudanais et égyptien.. COURRIER INTERNATIONAL D’APRÈS LE MONDE DIPLOMATIQUE ET FRANCE-DIPLOMATIE

“Cette décision a été prise sans accord avec les pays en aval [du fleuve], violant ainsi à la fois la déclaration de principe de 2015 et le droit international”, ajoutait le média égyptien.

Un “défi” pour les prochains pourparlers

Khartoum et Le Caire ont plusieurs fois demandé à l’Éthiopie de cesser le remplissage du réservoir, dans l’attente d’un accord tripartite sur les modalités de remplissage et d’exploitation du barrage.

C’est d’ailleurs dans cette optique que les trois pays avaient annoncé, le 27 août, la reprise des négociations, suspendues depuis avril 2021, laissant ainsi entrevoir un apaisement des tensions. Or ce nouvel épisode constitue “un défi” pour le prochain cycle de pourparlers prévu à Addis-Abeba, a regretté dimanche le ministère des Affaires étrangères égyptien.

“Cette décision représente une nouvelle escalade dans un conflit de longue date sur l’eau entre l’Éthiopie et ses voisins”, estime de son côté Egyptian Streets.

D’un coût estimé à environ 3,7 milliards d’euros, ce barrage est au cœur d’un conflit régional depuis que l’Éthiopie en a entamé les travaux, en 2011. L’Égypte considère le Gerd comme une menace existentielle : environ 97 % de ses 106 millions d’habitants vivent le long du Nil.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :