Pyrénées-Orientales: la justice contraint un père de famille d'exhumer et déplacer les cendres de son fils

Un deuil impossible et une famille qui se déchire. Le 6 avril dernier, un père de famille de Cerbère, dans le département des Pyrénées-Orientales, a été condamné par la justice à déplacer les cendres de son fils, disparu en 2014, au columbarium du cimetière communal. Jusqu'à maintenant, elles avaient été placées dans le caveau familial, situé dans le même cimetière.

"La justice me contraint à ouvrir le caveau de mon fils décédé. Comment peut-on se soumettre à une sentence comme celle-là? C'est une folie humaine", dénonce-t-il auprès du quotidien L'Indépendant.

La mère souhaite se recueillir devant l'urne

Afin de comprendre les motivations de la justice, il convient de remonter à 2019. Cette année-là, l'ex-compagne de cet homme l'assigne en justice en raison d'un désaccord sur le lieu de sépulture de leur fils, mort accidentellement sur un terrain de sport à l'âge de 26 ans. Le couple ne survit pas au drame et, selon le quotidien local, se sépare en mars 2015.

Malgré le départ de la mère, les cendres restent dans un premier temps dans la chambre du fils. Un an plus tard, en 2016, arrive la première des cinq lettres de l'avocate de son ex-femme, qui réclame de pouvoir se recueillir devant l'urne dans un autre endroit que l'ancien domicile conjugal. Elle propose également une dispersion des cendres dans un camping voisin, que le défunt aimait fréquenter, mais le père refuse.

En 2019, le père transfère les cendres de son fils dans le caveau familial du cimetière de Cerbère. Une initiative qui ne plaît que très peu à la mère, malgré l'opposition d'une plaque portant leurs deux noms. Elle dit ne pas avoir été informée de ces nouvelles funérailles.

Ce nouvel épisode provoque la saisie par la justice de cet épineux dossier. En 2022, le juge aux affaires familiales du tribunal judiciaire de Perpignan décide de donner raison à la plaignante. Malgré un appel du père, la cour d'appel de Montpellier confirme cette décision en avril, détaille encore L'Indépendant.

"C'est l'horreur"

C'est début mai, sans la présence de la mère, que l'urne est finalement déplacée. Une solution qui, une fois encore, ne satisfait personne. La mère, qui souhaite être présente le jour du transfert, n'a en effet pas été avertie.

"C'est l'horreur et un manque de respect pour la mémoire de notre fils. L'urne va se retrouver dans une sorte de boîte aux lettres au pied d'une antenne relais. Mais je vais m'exécuter, parce que de toute façon je n'ai pas le choix", conclut pour sa part le père.

Article original publié sur BFMTV.com